Extraits de
Luci nel pantano
Lumières dans la boue
Luci nel pantano, p. 55
La bottega artigiana
La bottega s’ allegra tutta bianca:
schegge di pietre e sogni di stagioni
che portan primavere sui balconi,
che portano volute ai capitelli
tutti bianchi di sole.
Batte batte il martello senza posa
e piega lo scalpello più profondo
a trovar più riposta quella forma
che ride all’occhio di chi batte e trova.
Schizza la pietra a schegge grosse e fini
ed il pensiero ogni scheggia conduce
al lume della mente, a la fragranza
di racconti nascosti, pianto e riso.
E batte e batte e l’ anima s’ allarga
fino a trovar la verde foglia viva
che ferma nella pietra un sogno nuovo
a ricordar l’ ultima primavera
che si struggeva su una bocca a riso.
La boutique de l’artisan
La boutique est toute blanche et tout heureuse:
des éclats de pierres, des rêves de saisons
qui apportent versent des printemps sur les balcons,
et des volutes sur les chapiteaux
que le soleil blanchit.
Et frappe le marteau frappe sans cesse
et courbe le burin au plus profond
pour que réponde cette forme
ce rire dans les yeux de celui qui frappe et trouve.
La pierre gicle en éclats gros et minces
et la pensée conduit chaque éclat
vers les lumières de l’esprit vers l’éboulis
des récits cachés, pleurs et rires.
Il frappe frappe et l’âme s’élargit
jusqu’à trouver la feuille vive et verte
qui bloque dans la pierre un rêve neuf
ce souvenir du dernier printemps
anéanti en rires sur la bouche
Extrait de
trentasei poesie
trente six poèmes
page 19
Chiudere mi vorrei
Chiudere mi vorrei
in una piccola nuvola leggera
ovattata di rosa
dove soltanto il zirlo d’un fringuello
fosse traccia di vita
e il rumore pacato de le nuove
foglie di primavera
portasse annuncio d’amore
e i tuoi occhi fossero
l’infinito azzurro pacato
dove l’anima mia disciolta
fosse perduta
ne l’immensità.
22.1.71
Je voudrais m’enfermer
je voudrais m’enfermer
dans un léger petit nuage
tout velouté de rose
où seul le ramage d’un pinson serait
une trace de vie
le murmure apaisé des premières
feuilles du printemps
apporteraient un message d’amour
et tes yeux y seraient
l’azur infini apaisé
où mon âme détruite
se perdrait
dans l’immensité.
21.1.71
page 36
Un segno
Sul bianco lenzuolo
sottile, un capello
nero, corvino.
Una notte pacata,
improvvisa d’amore
di baci, di baci
a mozzare il respiro.
Com’è bella una notte
quando manca la luna
nel cielo velato
perché l’ha rubata
senza dirlo a nessuno,
in silenzio un gran ladro
che tumultua, scalpisce
tale e quale un cavallo,
un puledro non domo
su le verdi colline
e che corre, nitrisce,
senza muovere passo,
prigioniero, imbrigliato.
Ha rubata la luna
e l’ha messa al sicuro
proprio in cima, ridente
proprio in cima a un pensiero,
una gioia d’amore.
Un lenzuolo gualcito,
un capello tuo nero.
10.3.73
Un signe
Sur le drap blanc
léger, un cheveu
noir de geai.
Une nuit sereine,
inespérée d’amour
de baisers, de baisers
à vous couper le souffle.
Qu’elle est belle la nuit
quand la lune est perdue
dans un ciel voilé:
elle a été ravie
en silence,
dans le plus grand secret
par un maître voleur
qui s’emporte et qui piaffe
semblable à un cheval,
à un poulain sauvage
sur le vert des collines
et qui court, qui hennit
sans bouger d’un seul pas,
prisonnier, entravé.
Il a volé la lune
et l’a mise à l’abri
juste au sommet, riant
en haut d’une pensée,
un délice d’amour.
Un drap tout chiffonné
un cheveu noir de toi.
page 30
La vita
Il sole, il mare,
la terra, il pane, l’amore,
le mani piene di tutto
la bocca piena di baci:
la Vita?
Il sale amaro che va raccolto
ne la schiuma del mare,
la sete di correre e correre,
i balenii non tocchi tra le nubi,
le albe che attendevi e non vedesti,
le speranze, le cadute:
la vita!
11.10.73
La vie
Le soleil, la mer
la terre, le pain, l’amour,
les mains chargées de tout
la bouche pleine de baisers:
la Vie?
Le sel amer que l’on recueille
sur l’écume de la mer,
la soif de courir et courir
les arcs en ciel que tu n’atteins pas entre les nuages,
les aubes que tu attendais et que tu n’as pas vues,
l’espoir, les chutes:
la vie!
page 31
Quando verrai per tutti o libertà?
— Beati i mansueti. —
Ma ogni soffiar di vento porta l’eco
de la rabbia di fuoco del cannone.
— Beati i poveri. —
Ma ognun che è ricco non raccoglie il
pianto della beatitudine umiliata:
ognuno è chiuso dentro la sua creta
non vede che il suo guscio ben difeso
o piange le sue lacrime da solo.
Figli della stessa eternità
stiamo in cagnesco, con un metro in mano
a misurare quanto è grande il guscio
pronto ne l’altra duro uno scudiscio.
Quando rifulgerai luce d’immenso,
quando verrai per tutti o libertà.
Quand viendras-tu pour tous ô liberté?
- Heureux les humbles –
Mais tout souffle de vent porte avec lui l’écho
de la colère embrasée des canons.
- Heureux les pauvres –
Mais aucun riche ne recueille les
larmes de la béatitude humiliée:
chacun s’enferme dans sa glaise
ne voit que la coquille où il s’abrite
et verse des larmes solitaires.
Fils de la même éternité
nous nous lançons des regards meurtriers,
dans une main la règle
pour mesurer l’ampleur de la coquille
dans l’autre une cravache
rude et prête à l’action.
Quand resplendiras-tu lumière immense.
Quand viendras-tu pour tous, ô liberté.
page 33
Stelle e creta
Disse il Dio di tutti i tempi:
— Guadagnerai il pane quotidiano
col sudore cocente de la fronte. —
Ma non disse: — Lo guadagnerai
col caldo del tuo sangue da versare. —
Non disse: — Lo farai con la vergogna
d’essere un uomo senza libertà. —
Disse: — Uomo hai perduto il cielo
per l’alterigia de la tua superbia
e tu sei creta, non dimenticarlo;
la creta è bianca e rossa e nera e gialla
ma un uomo ed un altr’uomo son fratelli. —
L’uomo ricorda solo d’esser creta,
le stelle stanno timide a tremare.
Étoiles et glaise
Il a dit, le Dieu de tous les temps:
- Tu gagneras ton pain
à la sueur brûlante de ton front –
Il n’a pas dit: – Tu le gagneras
à la chaleur de ton sang répandu-
- Il n’a pas dit: – tu le feras dans la honte
d’un homme privé de liberté –
Il a dit: – Homme, tu as perdu le ciel
par l’arrogance de ton orgueil
et n’oublie jamais que tu es glaise
la terre est blanche et noire et noire et jaune
mais tout homme est frère de tout homme –
L’homme ne se souvient que d’être glaise
tandis que, timides, les étoiles tremblent.
page 34
Gli occhi tra i sassi
E’ il passero
un esserino piccolo cosi
che non ancora impara a dire: qui.
Dice: ci-ci, ci-ci, ci-ci.
E vola in alto
verso la radiante aurora,
verso il sole infocato,
verso il cielo infinito.
Ci-ci, ci-ci, ci-ci.
E sotto, tra la polvere,
l’umanità continua
e ignara se ne va, gli occhi tra i sassi,
e senza orecchi volti a quel cantare.
26.4.58
Des yeux parmi les pierres
C’est le moineau
un petit être si petit qu’il
n’a pas encore appris à dire: ici
Il dit: cui-cui, cui-cui, cui-cui.
Et prend son vol
vers l’aurore éclatante
vers le soleil ardent
dans le ciel infini.
Cui-cui, cui-cui, cui-cui.
Et en bas, dans la poussière,
l’humanité s’obstine
elle va inconsciente, les yeux parmi les pierres
et sans tourner l’oreille vers ce chant
26.4.58
page 35
Bolle di sapone
Nel limpido mattino
quando sfolgora il sole
il mio bambino esce sul balcone
una cannuccia, una ciotola di legno
ed il musetto in su che soffia e soffia.
O bolle di sapone
portate sogni d’oro verso il cielo.
Il bimbo soffia e segue dal balcone
chiude nel velo la felicità.
Palloni colorati, tondi, lucenti, iridati,
se andate verso il sole
un raggio d’or nel ciel vi bucherà.
O bolle di sapone
sbocciate tra le labbra d’un bambino
anche se siete lustre e colorate
non vi gonfiate
perché nel cielo il sol vi brucerà.
Volan le bolle e vanno verso il cielo
portano luci d’occhi ed un sorriso.
1965
Bulles de savon
Dans la clarté du matin
quand le soleil éblouit
mon fils s’en va sur la terrasse
une paille, un petit bol en bois
frimousse levée, il souffle et souffle.
Ô bulles de savon
vous emportez au ciel des rêves d’or.
L’enfant souffle et du balcon regarde
le bonheur enfermé dans un léger manteau.
Balles colorées, rondes, lumineuses, irisées
si vous allez vers le soleil
dans le ciel un rayon d’or vous percera.
Ô bulles de savon
écloses entre les lèvres d’un enfant
vous êtes brillantes et colorées
mais ne vous gonflez pas :
dans le ciel le soleil vous percera.
Les bulles volent et passent dans le ciel
portant des yeux qui brillent
et un sourire
1965