Entre Marie et Clans,

 

Nous marchons sur un tapis de feuilles mortes

 

L’été d’avant devient terre

 

Humus

 

De petites primevères s’étonnent de leur couleur

 

Les vieux chênes déplient leurs bourgeons

 

Nous marchons enveloppés de tendresse

 

 

Parfois la terre est labourée

 

Sangliers

 

 

Le cri d’un chevreuil

 

Invisible

 

Inaccessible

 

Nous avançons sans bruit dans le mystère des bois

 

 

Les ubacs sous les épicéas façonnent leurs petits jardins de pierres et mousses

 

Primevères

 

Rien que de la beauté

 

 

Au milieu du jour autour de très anciennes ruines des merisiers en fleurs nous proposent une halte

 

Au réveil de la sieste

 

De petits pétales blancs nous recouvrent

 

Nous ne les avions pas entendus ni sentis

 

Les belles heures de ce monde sont si légères

 

 

Hameau totalement abandonné

 

Comment imaginer la vie de ces hommes

 

leur courage et leur fierté

 

Nous retournons vers le goudron par un beau chemin

 

C’était à l’époque un élan à grande circulation les murets qui le soutiennent en témoignent autant que les petits ponts

 

Le canal fonctionne encore

 

Des lézards filent entre nos pas

 

Une vipère et sa menace immobile

 

L’œil la perçoit

 

Le corps s’arrête aussitôt

 

Signal d’alarme

 

On ne voit que la tête

 

Tapie sous les feuilles mortes

 

Si je l’enjambais ou posais le pied…

 

 

De la pointe du bâton je glisse une pierre vers elle

 

Sursaut

 

Et se déroule hors sentier

Patrick Joquel

inédit

Consulter une brève biographie de Patrick Joquel sur notre blog