Formation réalisée par M. Faget - Lycée Estienne d'Orves, Nice.

 

Thème 2 – Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution
Axe 1 – La dimension politique de la guerre : des conflits interétatiques aux enjeux transnationaux
Premier jalon – La guerre, « continuation de la politique par d’autres moyens » (Clausewitz) : de la guerre de Sept Ans aux guerres napoléoniennes.

 

Le premier jalon, qui est le sujet de cette présentation, s’intègre à l’axe consacré aux formes de la guerre au sein du thème 2. Ce thème repose sur une double opposition: d’une part, la guerre et la paix (axe 1/2) et d’autre part le cadre étatique des conflits et les «guerres irrégulières»(jalons 1/2). L’idée maîtresse du premier jalon est de définir la guerre comme objet politique en s’appuyant sur la célèbre citation de Clausewitz dans De la guerre. Il est entendu que cette définition serait à opposer à celle que porte le deuxième jalon (documentée par Gérard Chaliand). En effet, certains analystes comme Bruno Cabanes, Jean-Vincent Holeindre ou David Bell aux États-Unis, insistent sur la rupture au milieu du XXe siècle entre un cycle westphalien (au cours duquel la guerre est en grande partie encadrée et justifiée par les États) et une post-modernité qui se caractériserait par une libération de la violence publique vis-à-vis du cadre étatique. La guerre totale représenterait l’acmé du cycle westphalien qui s’achève après la 2e Guerre mondiale. La fin de ce cycle ne signifierait cependant pas la «fin des guerres» dont le nombre a explosé au cours de la deuxième moitié du XXe siècle.

Avec le premier jalon, le cadre étatique des conflits modernes est donc valorisé, conformément à l’analyse devenue classique de Clausewitz. La guerre est à la fois l’expression d’objectifs géopolitiques formulés par les États (les «buts de guerre») mais aussi la manifestation d’une «idéologie» politique qui se révèle par des pratiques guerrières. Dans cette perspective, les méthodes de combat, les représentations de la guerre – portées par les États – sont éminemment politiques. Notre présentation comprend un choix de textes de Clausewitz qui permettent d’analyser cette double définition de la guerre.

Le premier jalon précise la cadre chronologique de la démonstration: «de la guerre de Sept Ans aux guerres napoléoniennes». Ce module propose une lecture des trois conflits majeurs de la deuxième modernité et du début de la période contemporaine: la guerre de Sept Ans, les guerres révolutionnaires et les guerres napoléoniennes. Il serait inutile et impossible de retracer le cours de chaque conflit avec les élèves. La guerre de Sept Ans, par exemple, se subdivise en une vingtaine de campagnes sur les fronts européen, nord-américain, indien, africain, antillais et maritime. Il convient donc de s’appuyer sur des exemples pour restituer la dimension géopolitique et idéologique des conflits. Nous proposons, pour chaque guerre, une liste de ces exemples comme autant de pistes ouvertes pour argumenter l’approche politique de la guerre. Deux modules à venir aborderont la question de la guerre de Sept Ans et des guerres révolutionnaires, thèmes moins souvent abordés dans les programmes que les guerres napoléoniennes.

Les démarches diachroniques peuvent être valorisées de sorte à dégager les inflexions entre les périodes moderne et contemporaine. Concernant le phénomène militaire, il ne s’agit pas d’affirmer l’existence d’une rupture brutale sous la Révolution française (thèse de la naissance de la guerre totale) mais d’analyser les évolutions politiques qui ont pu transformer les pratiques guerrières. L’exemple présenté est celui de la tactique, domaine a priori technique et «apolitique» qui s’avère au contraire, après analyse, très riche en contenus idéologiques. Quelques documents permettent de comprendre que la tactique porte un discours sur la citoyenneté et sur la liberté.

 

flch L'aphorisme clausewitzien
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flch Jalon - La Guerre de 7 ans
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 flch Sujet - Les buts de guerre de la France révolutionnaire
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