Compte-rendu de la rencontre "Pratiques en partage"

Des jeux en Histoire et Géographie

mercredi 15 mai 2019 - CANOPé Nice


Sour l’impulsion de l’inspection pédagogique d'histoire-géographie et de Canopé de l'Académie de Nice, plusieurs professeurs d’Histoire et de Géographie se sont retrouvés, pour :  

  • Vivre les jeux proposés en situation et partager un moment ludique
  • Evaluer la pertinence et l’intérêt des jeux proposés pour l’apprentissage des élèves
  • Se projeter pour les mettre en œuvre en classe

Les deux jeux de plateau proposés :

canopeNice

flch site CANOPé                                                     flch Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

On sait désormais que jouer est une activité indissociable de l'apprentissage. Le jeu, articulé aux savoirs est un moyen de motiver les élèves au travail, un outil d’apprentissage vecteur de connaissances et de compétences.

Le processus ludique, comme levier d’apprentissage ? Et pourquoi pas ?

Vous trouverez ci-dessous, quelques réflexions et pistes issues des échanges qui ont eu lieu entre les enseignants participants.

 

Quelles conditions pour un jeu attractif ?

  • Une règle du jeu.
  • Des règles simples, accessibles, assimilables rapidement.
  • Des règles pour permettre un cadre rassurant pour l’élève et lui permettre de s’y engager.
  • Un jeu qui s’inscrit dans un projet didactique.
  • Un jeu comme espace de création et de production.

Il est intéressant de pouvoir manipuler les cartes,  comme dans le jeu en Histoire où il y a nécessité de bouger les cartes au fur et à mesure et de les replacer en fonction des événements introduits et de la chronologie qui se construit au fur et à mesure. Cette manipulation facilite la compréhension de la temporalité.

Il faut que le jeu permette une certaine souplesse, de la découverte et de l’imprévu, qu’il offre aux joueurs le sentiment de disposer d’une certaine liberté dans leurs choix, leurs stratégies et leurs actions, qu’il introduise de l’aléatoire (« évènements aléatoires » dans le jeu géographique).

  • Un jeu pour se faire plaisir, et s’amuser ensemble.

Le plaisir est eu cœur du jeu. On peut jouer débout, se déplacer, on peut jouer dehors

Le plaisir participe d’une meilleure implication des élèves en classe et dans les apprentissages.

 

Ce que le jeu permet :

  • Construire des repères en histoire (évènements clefs, et acteurs et actrices - en ajouter - de la Guerre froide) et en géographie (localisation des pays)

Dans les deux cas, des planisphères pourraient être ajoutés, et notamment une carte de projection polaire pour le jeu sur la guerre froide.

  • D’appréhender et de construire des notions ou des démarches historiques et géographiques

La notion de puissance dans la mondialisation, de hard et soft power, pour le jeu en Géographie.

Le jeu en histoire permet de travailler l’enchainement des évènements, de travailler la causalité, de réfléchir à la chronologie.

  • De rythmer une séquence, une séance 

Pour introduire une séquence et faire émerger un questionnement, une série d’interrogations.

A l’inverse pour terminer une séquence et pour remobiliser les savoirs acquis

  • De développer des compétences sociales et civiques

Des compétences sociales et civiques qui participent à la formation de la personne et du citoyen (domaine 3 du socle commun de connaissances, de compétences et de culture) et qui fournissent des méthodes et des outils pour apprendre (domaine 2).

Jouer en groupe suppose discussion, collaboration, interactivité. On apprend à mutualiser et coopérer, à argumenter, à confronter les points de vue etc.

  • D’instaurer un climat agréable dans la classe, de dénouer des tensions, d’apaiser des relations à travers le jeu et les postures qu’on engage.

 

Quel prolongement ? Quel réinvestissement ?

  • Organiser une phase d’analyse et de synthèse du jeu est nécessaire.

Elle permet avec les élèves par une démarche réflexive, de vérifier la bonne compréhension des notions et de phénomènes abordés, et d’articuler le jeu avec l’ensemble du programme.

Le jeu peut aussi ouvrir des débats, poser à nouveau des questions historiques et géographiques qui pourront alimenter la suite des cours.

Par exemple, pour le jeu en géographique, on peut revenir sur les critères retenus pour définir une puissance et les facteurs de puissance ou revenir sur les différents événements aléatoires et y réfléchir. En histoire le jeu proposé permet en lycée d’engager une réflexion avec les élèves sur la notion d’évènement, de période, d’interroger l’articulation entre événement et contexte.

Cela permet aussi de retravailler les représentations des élèves. Ainsi, le jeu peut implicitement renvoyer à des représentations qu’il peut être utiles de faire émerger, de discuter, de déconstruire. Par exemple pour le jeu de géographie, revenir sur la répartition des points par pays : pourquoi attribue-t-on moins de points à tel pays plutôt qu’à un autre ?

  • D’autres pistes :
  • Jouer entre professeurs.

Ouvrir le jeu à d’autre diclines, le proposer à l’occasion d’un temps fort dans l’établissement pour qu’il contribue à la vie de l’établissement.

  • Faire construire le jeu par les élèves.

 

 

Quelques pistes pour compléter :

Apprendre avec le jeu numérique

http://eduscol.education.fr/jeu-numerique/rubrique/1776

 

Le réseau LUDUS

http://www.lepetitjournaldesprofs.com/reseauludus/tag/geographie/

 

Le jeu des localisations urbaine de C. Grataloup

http://www.ac-grenoble.fr/histoire/didactique/general/jeux/villes/index.htm

 

Jacob et E. Servais, « le jeu en contexte scolaire : un outil au service du renouveau de la géographie ? », Espaces du jeu, espaces en jeu, Sciences du jeu, 8, 2017

 

François, le jeu pédagogique,

https://docplayer.fr/52002677-Le-jeu-pedagogique-pascal-francois-ia-ipr-creteil.html

 

Sur le site académique HIST GEO Académie de Nice : dans la rubrique Numérique

 

Marie Laure Gache
IA IPR Hist Géo Académie de Nice

Juin 2019