TRAAM Documentation 2015-2016 : Projet multimédiatique et transmédiatique autour de lectures de fictions

Ce projet a été mené au sein des académies par Marion Carbillet (Toulouse), Cécile Chabassier, Magalie Lesince et Marie Cure Bousquet (Limoges), Gaëlle Le Pen (Reims), Christelle Lehec, Marion Allo Aubin (Rouen), Géraldine Mocquais, Caroline Soubic (Nice) en partenariat avec les professeurs du Canopé de Toulon et Nice (Philippe Colinot, Dominic Di Rosa et Sophie Sicard).
Avec la numérisation documentaire, le document a perdu la stabilité et l’unité qui le caractérisait. Aujourd’hui, un document mis en ligne peut être réagencé de multiples façons : commenté, coupé en extraits (cité, référencé), tagué, il est aussi parfois republié sur de nouvelles plateformes ou transformé avec d’autres médias.
Par leurs pratiques non formelles, les élèves participent à cette diffusion documentaire parfois transmédiatique (passage d’un média à l’autre), en commentant, recommentant, créant de nouveaux documents à partir de ceux qu’ils lisent, visualisent, écoutent. Pour autant, nos élèves n’ont pas nécessairement une vision claire et consciente de cette instabilité documentaire. Ils peuvent avoir du mal à distinguer un document de ses commentaires, un extrait du contenu initial, une recommandation d’une première publication, etc.
Aussi, il nous semble pertinent de travailler avec les élèves, à partir d’un document à la structure relativement stable, le livre de fiction, sur les transformations documentaires possibles. Amener nos élèves à créer des documents variés à partir d’une même lecture nous semble une entrée pédagogique forte. Elle permet de comprendre le phénomène de documentarisation (et redocumentarisation) constante de nos activités, nos opinions, nos identités, tout en gardant en tête l’unité documentaire de référence : le livre lu.
Cela nous semble aussi une activité intéressante car elle prend appui sur des pratiques non formelles, sur l’expression de goûts personnels, la créativité et s’inscrit dans des réseaux d’échanges et de mise en valeur des productions. Ces projets nous semblent potentiellement porteurs d’une forte motivation.
Notre problématique commune, interacadémique, était :
  • A partir d’un même livre imprimé, quelles diverses formes de productions médiatiques peut -on envisager ?
  • Comment se complètent -elles ? Comment se différencient -elles ?
  • Comment se répondent -elles ?
Les productions interacadémiques réalisées par les élèves ont été rassemblées sur un padlet. (lien vers le mur collaboratif)
Elles seront ensuite réparties par livre, de manière à pouvoir apposer un QRCode sur les livres. Cette tâche permettra de visualiser concrètement l’activité sociale de “redocumentarisation”.
Pour chaque type de production, une grille de questionnement commune était proposée :
  • Quelle est le type d’information ? Documentaire, communicationnelle ou promotionnelle, subjective, émotionnelle, appropriation personnelle par une nouvelle création ?
  • Est -ce une forme d’écriture traditionnelle ou nouvelle ? S’il s’agit d’une forme traditionnelle, y -a -t -il eu une transformation de cette forme ? Est -ce une forme née avec le numérique ?
  • Est -ce que cette production s’appuie sur un usage social ? des pratiques non formelles ?
  • Y -a -t -il eu un apprentissage autour d’un media spécifique ?
  • Y -a -t -il eu un réagencement (citation, référence, utilisation d’extraits), d’autres productions, mashup … ?
  • Quels apprentissages en “écriture médiatique” développe -t -on ?
  • Cette grille est disponible en téléchargement sur le site de l’Académie de Toulouse. (accessible ici)
Le projet sur l’Académie de Nice :
Nous avons travaillé avec des classes de 6e et de 3e autour du défi babelio. Les élèves ont publié sur babelio des critiques littéraires (6e 3e), ont partagé sur des murs collaboratifs des nuages de mots clés (6e 3e), des infographies (6e 3e), des bandes dessinées numériques (3e), des booktrailers (hébergés sur YouTube avec création de playlists) (6e 3e) des productions journalistiques (6e) (pour ces dernières, les publications sont à venir). Ils ont également créé des quiz sur le réseau social Babelio (6e 3e).
Pour les classes de 3e, les productions ont été valorisées sur le réseau social Twitter.
6 classes de 6e étaient concernées par le projet, 4 classes au Collège Sydney Béchet dans le cadre de l’AP Français, et 2 classes de 6e au collège Wallon, dans le cadre du cours de français.
2 classes de 3e étaient concernées par le projet au collège Wallon.
Les objectifs visés par ce projet étaient les suivants :
  • Savoir utiliser les outils de réseautages sociaux tout en comprenant les enjeux de l’écriture numérique (identité et traçabilité numériques, notion de sphère publique et privée)
  • Capacité à avoir une lecture critique et distanciée, à produire de l’information (auteur), à publier de l’information en respectant les codes de la propriété intellectuelle, et développer des littératies numériques.
L’écriture de critiques et citations sur le réseau social littéraire Babelio a permis aux élèves de développer leur capacité à argumenter, analyser. Le numérique a introduit de nouvelles formes de prescription partagées par une communauté, en introduisant également la notion de recommandation, et en travaillant sur les commentaires bienveillants indispensables lors de l’utilisation d’un réseau social. Cette écriture a également permis de faire la distinction entre un contenu initial, son commentaire, la recommandation d’une première publication. Ces notions ont petit à petit été prises en compte par les élèves, par une utilisation régulière tout au long de l’année scolaire du réseau social.
L’instadefibabelio, jeu de devinettes à partir de photo -montages autour des livres du défi, a permis de travailler avec les élèves autour des images circulant sur les réseaux sociaux (notamment Snapchat et instagram), le droit à l’image, mais également les commentaires laissés sur les réseaux suite à la diffusion de ces photographies ou vidéos. L’utilisation et le rôle des hashtags a été également mis en évidence, pour inciter les élèves à avoir une pratique raisonnée des réseaux sociaux. Ces notions ont été également abordées lors de l’utilisation de Twitter.
Les nuages de mots -clés créés autour des livres de fiction (avec Tagul) ont permis aux élèves d’aborder la notion de tags, d’être capable de souligner l’essentiel d’un ouvrage en dégageant des mots clés, et comprendre le fonctionnement des bases de donnés documentaires.
Ces nuages de mots -clés ont été repris pour certains dans les infographies qui ont été créées autour des livres de fiction.
L’écriture infographique (avec Piktochart) a permis d’étudier la place qu’occupe actuellement l’infographie dans le monde médiatique, a permis d’introduire la notion de design informationnel. Elle a conduit les élèves à reprendre certaines critiques qui avaient été initialement publiées sur Babelio, ainsi que les citations, en traduisant les idées en pictogrammes, symboles. Le travail de groupe a permis une confrontation des idées, des échanges porteurs autour des livres lus, mais également autour de la mise en scène de l’information.
Enfin, nous nous sommes intéressés aux booktubeurs. Nous avions l’ambition de réaliser quelques publications de type booktubeurs à partir des critiques publiées. Nous avons donc étudié les techniques utilisées par les booktubeurs.
Pour l’occasion, nous avons rassemblé sur un pearltree les chaînes des booktubeurs. (à voir ici)
Cependant, lorsque les élèves se sont retrouvés seuls ou à deux, face à la caméra, ils n’ont pas réussi à produire. Nous avons donc décidé de repartir sur la création de booktrailers. Les élèves se sont rapidement mis en scène, ils ont travaillé en groupe (ce qui différait de la production booktubeur), en rédigeant au préalable la construction et l’écriture cinématographique.
Nous avons ensuite travaillé sur la publication sur la plateforme YouTube. Nous avons rencontré quelques difficultés quant à la publication de certains booktrailers, car la chaîne bloquait certaines bandes annonces créées sur iMovie.
En ce qui concerne l’écriture journalistique, nous avons voulu mettre en forme avec Tellagami les rencontres auteurs qui ont jalonné cette année scolaire autour des Défis Babelio. Cette écriture permet de reprendre toutes les productions médiatiques vues tout au long de l’année et d’en faire une synthèse.
Les élèves du Lycée Bonaparte (professeur documentaliste Mme Gebelin et professeur de lettres Mme David) ont créé un Madmagz autour des productions du défi babelio (à voir ici).
Les productions créées autour de ce projet sont visibles ici.
Ce projet, avec un accent mis sur le Défi Babelio, a fait l’objet d’une présentation à Ecritech et aux rencontres de l’Orme. Voici le prezi créé pour ces événements :
A voir également, les articles des Académies de Toulouse et Limoges :
Académie de Toulouse : Recommander une lecture
Académie de Rouen : Des Booktubes en club lecture
Auteur : Caroline Soubic
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