Nice Est 12/02/2018

Réunion n°2 – Bassin Nice Est

12 février 2018 – Lycée Guillaume Apollinaire

Déroulement

Matinée

  • Présentation du lycée Guillaume Apollinaire
  • Compte-rendu de la conférence d’Alexandre Serres :« Former les citoyens de demain dans le labyrinthe informationnel »
  • La réforme du lycée
  • Préparation du concours Chasseurs d’Actu

– Idées de sujet, définir sous quelle forme ils seront donnés

– Communication : pour la diffusion des sujets, en cas de soucis dans la journée…

– Critères de réussite de chaque production journalistique

– Normes ou aspects du règlement à respecter

– Prix, récompenses

– Jury

– Le site internet

– Déroulement de la journée

Après-midi

  • Présentation du site dédié
  • Prise en main du site (par Jean-Paul Delbrayelle)
  • Élaboration d’articles types

I- Présentation du lycée Guillaume Apollinaire

Par Murielle Gnutti

« C’est un vaisseau adossé aux collines niçoises »

Quand ? Construit en 1992

Où ? Il navigue sur les eaux du Paillon, la proue rivée vers la Méditerrannée.

Qui ? Établissement jugé le plus défavorisé des AM en terme de CSP. Il est le lycée de secteur des collèges Cassin, Duruy, Nucéra, Risso, Maurice Jaubert et du collège de Tourette-Levens.

Il accueille 1200 élèves. 1/3 des élèves sont recrutés dans des enseignements à capacité limité.

Quoi ? Les enseignements d’exploration sont les suivants : littérature et société, arts plastiques, musique, danse, latin.

Particularité du lycée : classe en double cursus avec le conservatoire et section européenne italien (maths en italien).

Bac généraux avec options lourdes : danse, musique et arts plastiques (L) ; Informatique et science du numérique (S).

STMG, STI2D option EE, ITEC et SIN

Il y a deux BTS système numérique et BTS assistance technique de l’ingénieur

L’AP s’est développé dans chaque niveau.

En seconde, l’AP permet des mini-projets auxquels le CDI est associé comme mini TPE, ateliers d’écriture et projets radio.

Le CDI est ouvert toute la journée, les copsy sont présentes du mardi au vendredi et il y a deux CPE.

Le CDI a un budget de 8000 €, plus de la moitié est dépensé pour les abonnements. Les professeurs-documentalistes travaillent avec les autres enseignants dans le cadre des AP, de l’EMC, des TPE et sur des projets ponctuels (beaucoup de partenariat en lettres, histoire, sciences physiques).

Les actions culturelles se polarisent dans le secteur géographique : lycéens au cinéma avec le Mercury, partenariat avec le TNN, partenariat avec le 109 avec des projets théâtre avec l’association le grain de sable, ou encore dans le cadre de projets proposés avec les artistes en résidence (sous l’égide de la DAAC).

II- Compte-rendu de la conférence d’Alexandre Serres

« Former les citoyens de demain dans le labyrinthe informationnel »

Les notions de désinformation et complotisme ne sont pas nouvelles mais elles ont actuellement des implications géopolitiques et géostratégiques.

Nous connaissons un changement du rapport au savoir et à l’information.

1- Les contextes

Ce changement informationnel s’inscrit dans différents contextes :

1) Sociotechnique

  • numérisation (lecture plus complexe)
  • Internet : espace de publication ouvert à tous, en temps réel
  • réseaux sociaux : introduction de nouvelles valeurs à l’opposé de la validation de l’information (évaluationnite à travers des likes / culture de la notoriété qui devient un critère d’autorité / bulles de filtrage entraînant un enfermement)

2) Informationnel : renversement du modèle de validation de l’information, qui se fait maintenant par l’usager et non plus en amont. Un nouvel ordre documentaire se met en place

3) Sociopolitique : crise de confiance générale. On assiste à une remise en cause des autorités cognitives : experts, des médias, des politiques, des universitaires, de l’édition… (ce qui favorise les complotismes). On parle de crise démocratique

4) Socioculturel : de nouvelles pratiques culturelles se mettent en place

5) Géostratégique : l’information et la désinformation sont des armes

La notion de post-vérité apparaît : les faits n’ont plus d’importance, on fait appel aux émotions, chacun a sa propre vérité. Cela devient une cacophonie de millions de personnes, chacune étant convaincue d’avoir raison.

2- L’évaluation de l’information

C’est un problème mondial, puisque cela devient une arme politique : complotismes, cyberguerre, manipulation de l’information…, que l’on retrouve dans de nombreux domaines : politique et médias, économie (guerres informationnelles, usurpation d’identités…), sciences (fraude scientifique), éducation (problématique de comment former)…

Pour former les élèves, il faut d’abord identifier les obstacles à l’information idéale (complète, sûre, exacte, fiable et mise à jour selon Paul Otlet) :

1) Le temps réel

La coïncidence entre l’événement, la transmission et la réception ne permettent pas le filtre du temps et le recul. Cela a des effets dévastateurs sur la presse, la politique, la recherche d’information…

Ce flux est impossible à changer mais l’école est là pour le ralentir et reprendre la logique du temps de l’apprentissage.

2) L’Hydre de l’infopollution (concept défini par Eric Sutter)

L’infopollution est présentée comme un monstre à plusieurs têtes, c’est-à-dire qui existe sous différente formes :

a – la surinformation (= inondation)

b – la désinformation (= intoxication alimentaire)

Ce sont les fake news : il s’agit de travestir volontairement la réalité. C’est un acte délibéré et malintentionné, qui porte sur un fait précis dans un projet précis. Cela a un effet déstabilisateur de masse.

c – la propagande manipulatrice

Faire passer une idéologie ou un concept avec une positivité séduisante (ex : avortement). La réponse est de faire faire des recherches et de décoder les ressources.

d – le complotisme

3 aspects : hyper scepticisme (remise en cause des thèses officielles), hyper criticisme, délire de rationalisation (accumulation d’éléments)

e – l’usurpation d’identité

f – la manipulation des images

g – la mésinformation

C’est l’information innocemment fausse, comme relayer une information fausse.

h – la rumeur

Une information amplifiée, déformée

i – la malinformation (= la malbouffe)

Information de mauvaise qualité, qui n’est pas très fiable, redondante, qui n’apporte rien, le plagiat… et qui correspond à la majorité de ce que l’on trouve

Réponse : rigueur dans la recherche, travail sur les sources, les citations…

3) Les biais cognitifs

Ce sont les processus cérébraux qui viennent perturber les jugements, les croyances et auxquels nous sommes tous soumis.

a – le biais de confirmation

Tendance à privilégier les informations qui confirment nos valeurs, nos croyances, nos opinions et qui est opposée à la démarche scientifique. Les bulles de filtrage sur Internet renforcent le biais de confirmation.

b – la crédulité informationnelle

Avec Internet et la diffusion ouverte, les croyances les plus folles ont des adeptes.

3- Les réponses

Différents types de filtrage peuvent être mis en place pour aller contre ces obstacles à l’évaluation de l’information.

1) Filtrage éditorial

A priori, se fait avant publication, mais avec l’arrivée du factchecking, les médias vérifient les faits a posteriori

2) Filtrage documentaire

Se fait a posteriori avec les métadonnées, les labellisations, certifications…

3) Filtrage technique

Exemples : traçabilité des images, surveillance des réseaux sociaux, outils de vérification

Cette réponse est très limitée car elle ne peut remplacer un jugement humain, l’information ne pouvant être jugée qu’en contexte.

4) Réponse sociale

Réseaux sociaux et collectifs (ex : Wikipédia). Il y a des filtrages collaboratifs mais cela n’empêche pas des erreurs de subsister.

5) Réponse éducative et filtrage individuel

Rien ne remplace le filtrage individuel. Il faut donc former des citoyens éclairés, mais c’est une réponse sur le long terme.

6) Réponse juridique (cf projet de loi sur les fake news)

Toutes ces réponses sont complémentaires, même si l’éducation doit être placée en amont.

4- La formation à l’évaluation de l’information

Elle s’opère sous 4 dimensions :

1) Citoyenne et critique

Il s’agit d’apprendre à identifier l’infopollution, à développer la culture du doute.

Elle est partagée, elle provient à la fois des parents, des enseignants, des médias…

2) Méthodologique, disciplinaire

Elle s’opère dans toutes les disciplines.

Quelle méthode ? On peut se baser sur 4 composantes d’une ressource pour l’évaluer :

  • la source, l’auteur (crédibilité, autorité, expertise)
  • l’information (validité, qualité, fiabilité)
  • le document, le support (structuration, autorité)
  • Utilisabilité, usage (lisibilité, graphisme, ergonomie)

Les deux premières composantes demandent d’avoir déjà un certain bagage, des connaissances pour pouvoir les évaluer.

Donc, première compétence à développer : identifier la source.

3) Théorique

Déconstruire le labyrinthe informationnel : montrer le fonctionnement, expliquer les enjeux, former aux méthodes de fabrication l’information et des différents types d’information, comment elle est validée…

4) Recul critique

Former à la démarche de recul critique voire de déconnexion, c’est-à-dire développer un esprit critique : former à prendre conscience de leurs propres pratiques, leurs propres mécanismes de confiance. Se déconnecter pour prendre le temps de réfléchir, de penser…

Attention : bien faire la différence entre la culture du doute et la culture du soupçon

Culture du doute : apprendre à se questionner, mettre en doute ses propres croyances

Culture du soupçon : remise en cause de toute parole

Idem, faire la différence entre l’esprit critique et l’esprit de critique (critique négative et non constructive)

Le cas du complotisme

Comment répondre au complotisme ?

  • apporter une culture historique
  • remettre le rôle du hasard (car les complotistes pensent qu’il n’y a pas de hasard, que tout a une raison)
  • remettre en cause la notion des grandes organisations à plein pouvoir et toute puissance vue ainsi par les complotistes
  • éviter l’argument d’autorité
  • effectuer un effort rhétorique : déconstruire les mécanismes, mais pas les arguments eux-mêmes

III- La Réforme du lycée

Pour l’instant, il s’agit uniquement d’un rapport avec des propositions, le ministère n’a rien annoncé de ce qu’il allait en retenir.

Calendrier prévisionnel

Novembre 2017/janvier 2018 : auditions commission Mathiot.

24 janvier : remise du rapport Mathiot.

Fin janvier/début février : consultation par le ministère des organisations syndicales

14 février : annonces du Ministre uniquement sur le baccalauréat.

Courant mars : texte sur le bac présenté en commission spécialisée et au Conseil Supérieur de l’Éducation

Mars/avril : discussions avec les organisations syndicales sur le lycée dans le cas où un réel projet de réforme est mis en route. Pour le moment, rien de précis n’est annoncé.

Rentrée 2018 : pas de changements structurels sur la classe de seconde (annonce du Directeur Général de l’Enseignement Scolaire au CSE du 25 janvier dernier)

2021 : première session du baccalauréat réformé.

Le rapport Mathiot

Un rapport de 65 pages intitulé « un nouveau baccalauréat pour construire le lycée des possibles »

-> une réforme du lycée et du bac : « Le bac doit être mieux articulé à l’enseignement supérieur. Sa réforme s’inscrit dans la continuité logique du Plan étudiant et de la transformation d’APB en Parcoursup »

  • Suppression des séries : mise en place de « parcours » individuels (lycée modulaire)
  • Semestrialisation -> annualisation des services (organisation en 6 semestres sur 3 ans)
  • Autonomie locale renforcée, régulée par un Conseil Pédagogique aux attributions renforcées
  • Bac : réduction des épreuves + 40% de contrôle continu.
  • Une structure en 3 « unités » pour les enseignements

U1: Unité générale (=tronc commun défini semestriellement ou annuellement)

U2 : Unité d’approfondissement et de complément (les enseignements choisis par les élèves, une discipline majeure / 2 disciplines mineures / 1 discipline mineure optionnelle)

U3 : Unité d’accompagnement (temps dédié à la préparation à la poursuite d’études (orientation, méthodo, projets collectifs,…)

Les épreuves terminales

La mission Mathiot propose pour les quatre épreuves terminales deux épreuves sur deux disciplines choisies (les majeures) colorant fortement le bac, un « grand oral » sur un projet interdisciplinaire lié aux disciplines choisies parmi les majeures ou mineures du candidat d’une durée de 30 minutes et une épreuve écrite de philosophie

Quand ? Quelle(s) discipline(s) Poids
Fin de première Français : épreuve écrite + épreuve orale (modalités revues) 10%
2ème semestre de terminale (après les vacances de printemps) 2 épreuves de majeure : épreuve écrite de préférence 25%
Fin de terminale (juin) Philosophie : épreuve écrite

« Grand Oral »

10%

15%

Les épreuves ponctuelles

Toutes les disciplines (tronc commun, majeures ou mineures choisies) seraient évaluées en « contrôle continu ». Celui-ci représenterait 40% du baccalauréat.

La fin des oraux de rattrapage

Une dernière proposition est l’abandon des épreuves orales de rattrapage (dites du second groupe) au profit d’un examen des dossiers des candidats

Proposition d’un “Plan Marshall” en matière de numérique

IV- Préparation du concours Chasseurs d’Actu

  • Choix des sujets et définition de la forme sous laquelle ils seront donnés
  • Sujet communiqué via le site le jour J
  • Vidéo pré-enregistrée de la journaliste qui lance le concours
  • Critères de réussite de chaque production journalistique
  • Normes ou aspects du règlement à respecter
  • Choix des prix et récompenses

(Voir la pièce jointe présentant le concours)

V- Présentation du site dédié

Par Jean-Paul Delbrayelle, chargé de mission au CLEMI

Nécessité de communiquer l’adresse IP au CLEMI pour éviter les blocages.

Faire des tests de connexions simultanées pour tester surcharge.

Système de blog, donc publications s’empilent par ordre de publication, notamment pour la page d’accueil.

À la Une : 4 articles qui se modifient au fur et à mesure des publications

Page d’accueil : 5 articles toutes rubriques confondues puis en-dessous toutes les rubriques

Donc à la Une = le plus récent

Possibilité de forcer un article à la Une : changer la date de publication

Bande de droite : pages de présentation à étoffer

https://webmedias.ac-nice.fr/chasseursdactu/ = page visible du site, en consultation

Connexion en pieds de page

Création de mot de passe lors de la première connexion

Prévoir deux postes élèves pour la publication et un poste administrateur pour la validation

Élèves auront accès à un seul menu : création article, bande en haut

Publication web : uniquement des caractères, pas de mise en page (La faire directement dans l’article)

Bouton « coller du word » : appuyer une fois, il reste enfoncé et permet de ne coller que le texte.

Bouton « aperçu » sur la droite, permet de voir à quoi va ressembler l’article une fois publié

Auteur : Marine Labrousse  & Fanny Genoux

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