TRAAM Documentation : Développer l’interaction et la communication entre les espaces dans un EPLE

Dans le cadre des TraAm de cette année, qui ont pour thème “ Repenser les espaces existants du CDI pour améliorer le climat scolaire ”, nous avons travaillé en groupe sur les axes suivants :
  • Favoriser le développement multimodal des lieux en caractérisant leurs spécificités, leur complémentarité et leurs interactions
  • Développer l’interaction physique et virtuelle entre les différents lieux ressources de l’établissement

Une production commune a vu le jour suite à nos échanges pendant l’année, mais il s’agit ici d’évoquer un compte-rendu d’expérience personnel, tant nos établissements et nos problématiques sont différents. De mon point de vue, j’ai été confronté cette année à de gros problèmes en termes de développement et de complémentarité des espaces de mon EPLE.

Mon projet, ma participation aux Traam, avait comme point de départ la constatation de grandes lacunes en termes de communication interne ou externe dans mon établissement. J’exerce dans un lycée professionnel (métier de la gestion-administration, ARCU, vente et accueil) d’environ 450 élèves situé dans un quartier résidentiel de Toulon. Le lieu est dépourvu de cantine et de réfectoire pour le moment (c’est en construction, la livraison est prévue pour 2019) et fautes de commerces à proximité, les élèves sont contraints d’apporter leurs repas ou d’aller au centre-ville pour manger. Nous manquons de salles informatique et à cela s’ajoute un manque d’espaces et de lieux pouvant favoriser le climat scolaire (pas de foyer, de salle d’étude, de cyber-café ou d’espace “snacking”), un CDI de très petite taille empêchant la création de nouveaux espaces et enfin le manque de concertation et d’actions, au sein des équipes, concernant la résolution de ces problèmes.

le CDI depuis la porte d’entrée

Dans un premier temps, je listerai dans le tableau ci-dessous la situation en début d’année scolaire, avant le commencement des Traam, afin de donner un aperçu de la situation. Enfin, j’expliquerai mon travail sur l’année, les projets et actions que j’ai pu mettre en place avec des collègues pour contribuer à la résolution sinon l’atténuation de ces problèmes, en sachant que certains sont pour le moment insolubles. Je finirai par le bilan de cette expérience.

État des lieux, année 2017/2018

Pour mémoire, le lycée souffre de l’absence de certains espaces (foyer, cantine, etc). C’est un manque évident pour un établissement scolaire et l’on constate que les élèves ne cherchent pas à s’approprier le lieu : quand ils le peuvent ils sortent et restent dehors, car il n’y a rien d’autre à faire. Il s’agit du plus grand point faible du lycée et il est très difficile d’y remédier tant les espaces sont restreints.

Vue depuis le CDI. On peut voir au fond la cloison (qui ne monte pas jusqu’au plafond) séparant le lieu de l’espace de travail des enseignants

En matière de communication numérique, interne ou externe, les canaux existent (Pronote, mais aussi FB, Twitter, blog, Instagram). Ils sont mis à jour régulièrement et sont de plus en plus fréquentés. C’est une manière que créer un climat scolaire bienveillant, dans le sens où les productions d’élèves, les sorties pédagogiques et autres évènements dans le lycée sont systématiquement valorisés via ces canaux de diffusion.

Cependant, il s’agit d’un travail effectué systématiquement par les enseignants et il me parait nécessaire et logique que ce type de communication mette aussi les élèves à contribution, afin d’améliorer la vie lycéenne, le climat scolaire et les relations entre les différents acteurs de l’établissement. Il a donc fallu procéder à un travail sur le long terme pour obtenir la chose la plus importante pour tout démarrage de projet en EPLE : le soutien de l’équipe de direction, des acteurs clé de la vie éducative (notamment la vie scolaire) et lycéenne et puis la mise en place concrète d’actions pour remédier à ces carences.

Le tableau récapitulatif des projets menés sur l’année

 

Il fut très difficile de commencer à mettre en place des actions en termes de communication et de valorisation des espaces cette année. Heureusement, avec deux autres enseignants, nous nous sommes lancés dans ce chantier et avons commencé à envisager des solutions. Il a fallu penser le problème autrement, et prendre le temps pour anticiper et préparer la rentrée 2018/2019. Pour cela, nous nous sommes concentrés sur cinq axes.

Axes de travail sur l’année en cours Solutions trouvées pour l’année prochaine
Faire prendre conscience des problèmes à la direction, mais surtout à l’équipe pédagogique.

 

Un temps sera pris lors des réunions de fin d’année et aussi à la pré-rentrée pour annoncer la création du club journalisme, la continuité de l’utilisation des réseaux sociaux et leur efficacité et de la satisfaction des élèves lorsque ces derniers voient un travail valorisé autrement que par une évaluation.
Ne pas craindre de travailler sur le long terme : l’arrivée d’un nouveau lieu va forcément changer le « mode de vie » au lycée Claret.

 

Bien que nous travaillons à l’amélioration du climat scolaire depuis quelques années, les actions mises en place jusqu’à présent ne peuvent que péricliter à cause de cette impossibilité pour les élèves, de s’approprier les lieux (aucun espace pour les élèves de la MDL ou du CVL, CDI qui, même fermé pour raisons de clubs, peut être fréquenté par des enseignants venant travailler sur leur temps libre (faute d’ordinateurs disponibles dans leur espace de travail) et absence de foyer)

 

L’appropriation d’un lieu, la diffusion d’informations est un processus qui doit être régulier : les élèves doivent avoir la sensation que le lycée est « vivant ».

Il faut donc mettre à jour les publications physiques et numériques, proposer régulièrement de l’information (nouvel évènement, mise en place de sondage, vente à la récréation, etc)

Systématiquement valoriser le travail, les productions d’élèves, les actions menées au lycée et développer le sentiment d’appartenance via la communication numérique et physique et par la mise en place d’actions spécifiques. Mise en place d’un espace photos avec celles de l’année précédente, qui seront aussi diffusées sur les écrans du lycée. Régulièrement, des impressions auront lieu pour proposer de nouvelles photos.

Les nouveaux élèves constateront donc que le lycée est dynamique, aussi bien en terme d’évènements proposés que d’actions culturelles ou sportives.

De plus, l’aménagement intérieur du futur foyer pourra faire l’objet d’un “appel à projet” chez les élèves ou d’un simple sondage.

Affichage des productions et compte-rendu d’actions sur le site, le blog, les réseaux et dans le hall.

Les élèves sauront donc qu’un travail de production effectué en classe (au niveau culturel et artistique notamment) sera vu par d’autres.

Faire confiance aux élèves, en donnant la possibilité à certains de jouer un rôle dans la création et la diffusion de l’information. Des élèves référents seront nommés (un par clubs (il y en a trois : manga/journalisme/éco-mode), un pour la MDL, un pour le CVL).

On leur donnera la possibilité (avec modération d’un adulte bien entendu), sur le blog, les réseaux sociaux et les affichages extérieurs, de proposer du contenu et de l’information.

L’année fut donc dédiée en grande partie à l’identification des problèmes, la recherche de soutien humain pour leurs résolutions et l’anticipation de l’année scolaire à venir. Les choses suivent leurs cours mais la mobilisation est pour le moment efficace et les propositions de solutions sont, à défaut d’être ambitieuses, réalistes. L’objectif est d’assurer, tout au long de l’année, une communication et une interaction régulières (et de qualité) entre les espaces, en s’assurant que les personnes ressources (enseignants, élèves et direction) maintiennent ces objectifs. Il s’agit, plus que d’habitudes à prendre, d’une réelle politique interne qui peut faire l’objet d’une mention dans le projet d’établissement.

La nouvelle cantine, qui comportera un espace snacking et un foyer pour les élèves, fera l’objet d’une attention particulière l’année prochaine

D’un point de vue personnel, je regrette de ne pas avoir pu rapidement mettre en place des actions, mais ce projet ne peut être efficace qu’en étant pensé sur le long terme et après avoir mobilisé des acteurs investis et concernés.

Auteur : Laurent Dulout

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