IPBES

Le 8 juillet 2022, la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a publié, après quatre années de travail mené par 85 experts et 200 auteurs d’une cinquantaine de pays, son nouveau rapport d’évaluation sur la biodiversité.

Ce rapport délivre quelques chiffres-clés :

  • 50 000 espèces espèces sauvages répondant aux besoins de milliards de personnes à travers le monde ;
  • 1 personne sur 5 celui dépend des espèces sauvages pour ses revenus et son alimentation ;
  • plus de 10 000 espèces sauvages sont prélevées pour l’alimentation humaine ;
  • 2,4 milliards de personnes (1 sur 3) dépendent du bois en tant que combustible pour cuisiner.

Des milliards de personnes, dans les pays développés et dans les pays en développement, utilisent chaque jour des espèces sauvages à des fins multiples (alimentation, énergie, matériaux , médecine, loisirs, inspiration, etc.) qui contribuent de manière essentielle à leur bien-être. L’accélération de la crise mondiale de la biodiversité, avec un million d ’espèces de plantes et d’animaux menacées d’extinction, menace ces contributions aux populations.

Le rapport établit cinq grandes catégories de « pratiques » relatives à l’utilisation des espèces sauvages : la pêche ; la cueillette ; l’exploitation forestière ; le prélèvement d’animaux terrestres (dont la chasse) et les pratiques non extractives, telles que l'observation . Le rapport analyse ensuite les « utilisations » propres à chaque pratique, comme les denrées alimentaires et les aliments pour animaux ; les matériaux ; les médicaments ; l’énergie ; les loisirs ; les cérémonies ; l’apprentissage et la décoration . Pour chaque utilisation, le rapport décrit en détail les tendances observées au cours des vingt dernières années. Dans la plupart des cas, on constate une augmentation de l’utilisation des espèces sauvages, mais aussi une évolution de la durabilité des pratiques, notamment en ce qui concerne la cueillette à des fins médicinales et l’exploitation forestière, source de matières premières et d’énergie.

Le rapport examine par ailleurs les politiques et les outils relatifs à l’utilisation durable des espèces sauvages qui ont été mis en place dans différents contextes. Il présente sept éléments-clés, qui pourraient être utilisés comme leviers de changement pour promouvoir l’utilisation durable des espèces sauvages s’ils sont transposés à plus grande échelle dans les pratiques, les régions et les secteurs :

  • des options politiques qui sont inclusives et participatives ;
  • des options politiques qui reconnaissent et soutiennent des formes multiples de connaissances ;
  • des instruments et des outils politiques qui assurent une distribution juste et équitable des couts et des bénéfices ;
  • des politiques spécifiques au contexte ;
  • une surveillance des espèces sauvages et des pratiques ;
  • des instruments politiques alignés aux niveaux international, national, régional et local, cohérents et conformes aux obligations internationales et tenant compte des règles et normes coutumières ;
  • des institutions solides, y compris les institutions coutumières.

Il est donc à noter que ce rapport insiste sur le fait que les mesures à prendre doivent être prises en concertation avec les populations concernées et apprendre des pratiques des peuples autochtones.

Le résumé du rapport de l'IPBES du 08-08-2022 sur l'état de la biodiversité est consultable ici ou à cette adresse.

Propositions de la convention citoyenne pour le climat

La convention citoyenne pour le Climat, constituée en octobre 2019 de 150 individus issus de la société civile, sélectionnés par tirage au sort selon une génération aléatoire de numéros de téléphone, sans s'être portés volontaires préalablement, afin de former une image de la société française capable de représenter l'ensemble des citoyens, a rendu ses 146 propositions pour la lutte contre le changement climatique.

Elle a pour mandat de définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale. Ces mesures ont pour vocation à devenir des projets de loi sur l’ensemble des questions relatives aux moyens de lutter contre le changement climatique.

Des propositions fortes comme contraindre les propriétaires occupants et bailleurs à rénover de manière globale d’ici à 2040, protéger les espaces naturels, les espaces agricoles périurbains et les forêts périurbaines. et s’assurer d’une gestion durable des forêts ou diminuer les émissions de gaz à effet de serre dues à la pêche et au transport maritime en poursuivant la modernisation de la flotte de bateaux sont détaillées pour une mise en œuvre réaliste et volontariste.

Pour en savoir plus, téléchargez l'ensemble des propositions ou rendez-vous sur le site officiel de la convention citoyenne pour le Climat.

Revue Liaison énergie-francophonie

Le numéro 115 de la revue de l'institut de la francophonie pour le développement durable (IFDD), paru fin 2021, replace la pandémie de la COVID-19 au cœur des problématiques de développement durable. Cet opus, intitulé La pandémie de la COVID 19 : une opportunité pour développer des sociétés plus durables, justes et résilientes, rassemble des contributions éclairant différents aspects des effets du virus sur les économies mondiales et le rapport des sociétés humaines avec leur environnement.

Deux articles en particulier, coécrits par Mme Laurence Halphen et M. Stéphane Pouffary, fondateur de l'association Energie 2050, développent l'idée de la nécessaire transformation de nos sociétés, dont la fragilité a été mise en évidence par les confinements successifs.

Ces contributions nourriront la réflexion des enseignants sur la conjonction de ces problématiques mondiales, ainsi que celle des élèves dans le cadre de l'éducation au développement durable.

Rapport du GIEC « Changement climatique 2022 - Impacts, adaptation et vulnérabilité »

Le GIEC a publié en février 2022 son rapport « Changement climatique 2022 - Impacts, adaptation et vulnérabilité »

Ce rapport reconnait l'interdépendance du climat, des écosystèmes, de la biodiversité et les sociétés humaines et intègre plus fortement les connaissances dans les domaines naturel, environnemental, les sciences économiques et sociales que les évaluations précédentes du GIEC. L'évaluation des impacts et des risques liés au changement climatique, ainsi que l'adaptation nécessaire, est confrontée aux tendances mondiales non climatiques qui se déroulent simultanément, comme la perte de biodiversité, une consommation non durable des ressources naturelles, une dégradation des terres et des écosystèmes, une urbanisation rapide, des changements démographiques, des inégalités sociales et économiques et une pandémie.

La notion de risque est au cœur des trois groupes de travail à l'origine de ce rapport. Un cadrage des risques et les notions d'adaptation, de vulnérabilité, l'exposition, la résilience, l'équité, la justice, ainsi que de transformation, offrent des alternatives, des points d'entrée complémentaires et largement utilisés dans la littérature évaluée dans le présent rapport.

Le risque fournit un cadre pour :

  • comprendre les risques de plus en plus graves, les impacts interconnectés et souvent irréversibles du changement climatique sur les écosystèmes, la biodiversité et les sociétés humaines ;
  • comprendre les différences d'effets selon les régions, les secteurs et les communautés ;
  • réduire au mieux les conséquences néfastes pour les générations actuelles et futures.

Dans le contexte du changement climatique, le risque peut provenir des interactions dynamiques entre les aléas liés au climat, l'exposition et la vulnérabilité des systèmes humains et écologiques touchés. Le risque qui peut être introduit par les réponses humaines au changement climatique est un nouvel aspect pris en compte dans le concept de risque.

Ce rapport reconnait la valeur de diverses formes de connaissances telles que les connaissances scientifiques et autochtones, les connaissances locales pour comprendre et évaluer les processus et les actions d'adaptation au changement climatique, réduire les risques liés aux changements climatiques induits par l'Homme. 

Ce rapport met en avant des solutions d'adaptation efficaces, faisables et conformes aux principes de justice. Le terme justice climatique, bien qu'utilisé de différentes manières dans différents contextes par différentes communautés, comprend généralement trois principes :

  • la justice distributive qui fait référence à la répartition des charges et des avantages entre les individus, les nations et les générations ;
  • la procédure judiciaire qui fait référence à qui décide et participe à la prise de décision ;
  • la reconnaissance qui implique le respect fondamental et un engagement solide et une prise en compte équitable des diverses cultures et de ses perspectives.
Vademecum de l'EDD

L'éducation au développement durable (EDD) permet d'appréhender le monde contemporain dans sa complexité, en prenant en compte les interactions existant entre l'environnement, la société, l'économie et la culture.

Ce vademecum rappelle les enjeux et clarifie les concepts fondateurs de l’éducation au développement durable. Il met en avant la transversalité de cette éducation portée par l’ensemble des disciplines. Il montre également comment les élèves peuvent agir et s’engager dans des projets. Il précise, enfin, comment l’ensemble des acteurs peut jouer un rôle dans cette éducation grâce à un pilotage à l’échelle territoriale.

Éduscol sur l'EDD

La première mission fondamentale de l’EDD est d’éclairer les processus de l’ensemble des transitions, écologiques, sociales et économiques que nous connaissons. Cet enjeu de société implique une transformation de la relation entre l’humanité et la biosphère, mais également à l’échelle des individus entre eux et des sociétés elles-mêmes. Il suppose un exercice pédagogique délicat lié notamment à la diversité des concepts et des notions abordés, à l’interdépendance entre les champs de connaissance sollicités (de nature scientifique, sociologique, économique, sociale et culturelle), à la multiplicité des acteurs impliqués et des collaborations possibles.

Ce vademecum est accompagné d'annexes, qui présentent des initiatives d'établissements scolaires autour de l'EDD.

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