Les forêts sont des écosystèmes dont la préservation est nécessaire et reconnue par l'ensemble de la communauté scientifique, à la fois pour la protection de la biodiversité et pour la lutte contre le changement climatique. Le graphique présenté sur ce dernier article issu du CNRS présente l'impact de la déforestation sur la quantité de carbone contenue dans l'atmosphère.
Deux rapports récents viennent mettre en lumière le rôle des forêts pour la planète. Le premier, publié par le WWF le 13/10/2022, est intitulé « Rapport Planète vivante 2022 - Pour un bilan "nature" positif ». Celui-ci met en lumière la disparition de près de 69 % des Vertébrés au cours des cinquante dernières années. Parmi les raisons qui expliquent cette situation, on trouve en premier lieu la destruction des forêts ou des habitats au profit de l’agriculture ou des constructions. Puis, viennent le braconnage et la surexploitation, en particulier des ressources halieutiques. Enfin, le changement climatique réduit également les biotopes dans lesquels ces animaux prospéraient jusqu'à présent.
Ce rapport énumère les actions que les sociétés et les individus peuvent mettre en place pour limiter l'impact des humains sur ces milieux de vie. le WWF indique que la COP15 de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, qui se tiendra des 7 au 19 décembre prochains, offrira une opportunité unique aux dirigeants du monde d'adopter un cadre mondial ambitieux pour une action immédiate en faveur d’un bilan « nature » positif.
Ainsi, si les gouvernements parviennent à protéger 30 % des terres, des eaux douces et des océans du monde via des approches portées par les communautés et fondées sur les droits ; s’ils s’attaquent aux causes de la perte de nature sur les 70 % qui restants ; s'ils intensifient leurs actions là où il avaient échoué collectivement ; et s’ils engagent les ressources nécessaires à la conservation et à l'utilisation durable de la biodiversité. Alors, un monde au bilan “nature” positif sera à portée de main aux alentours de 2030.
Le second rapport, initié en décembre 2021 par l'Assemblée nationale, a été actualisé début septembre par l’Assemblée des départements de France au lendemain de l'été 2022, marqué par de nombreux importants incendies, en particulier en Gironde. À la mi-juillet, les surfaces détruites équivalaient à celles qui l'avaient été durant l'ensemble de l'année 2021.
Cette « mission flash incendies » a rendu le même jour ses conclusions, qui détaillent les mesures concrètes à mettre en œuvre pour lutter efficacement contre les incendies dans les années à venir. Trois axes ont été retenus :
- la décentralisation du système d'alerte des feux de forêts, qui s'appuierait sur les acteurs locaux pour définir le risque incendie et la surveillance à établir, afin de pouvoir intervenir sur les débuts de feux de forêt dès les premières minutes ;
- l'augmentation du parc français de véhicules permettant de lutter contre les incendies, en particulier aériens ;
- l'augmentation des financements des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) pour augmenter les moyens humains et développer la formation des personnels dans les territoires peu coutumiers des feux de forêt.
Les documents proposés par ces rapports et articles peuvent trouver leur place dans les projets et activités pédagogiques proposées aux élèves, afin de les sensibiliser à la protection des forêts.

Le 8 juillet 2022, la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a publié, après quatre années de travail mené par 85 experts et 200 auteurs d’une cinquantaine de pays, son nouveau rapport d’évaluation sur la biodiversité.
Ce rapport délivre quelques chiffres-clés :
- 50 000 espèces espèces sauvages répondant aux besoins de milliards de personnes à travers le monde ;
- 1 personne sur 5 celui dépend des espèces sauvages pour ses revenus et son alimentation ;
- plus de 10 000 espèces sauvages sont prélevées pour l’alimentation humaine ;
- 2,4 milliards de personnes (1 sur 3) dépendent du bois en tant que combustible pour cuisiner.
Des milliards de personnes, dans les pays développés et dans les pays en développement, utilisent chaque jour des espèces sauvages à des fins multiples (alimentation, énergie, matériaux , médecine, loisirs, inspiration, etc.) qui contribuent de manière essentielle à leur bien-être. L’accélération de la crise mondiale de la biodiversité, avec un million d ’espèces de plantes et d’animaux menacées d’extinction, menace ces contributions aux populations.
Le rapport établit cinq grandes catégories de « pratiques » relatives à l’utilisation des espèces sauvages : la pêche ; la cueillette ; l’exploitation forestière ; le prélèvement d’animaux terrestres (dont la chasse) et les pratiques non extractives, telles que l'observation . Le rapport analyse ensuite les « utilisations » propres à chaque pratique, comme les denrées alimentaires et les aliments pour animaux ; les matériaux ; les médicaments ; l’énergie ; les loisirs ; les cérémonies ; l’apprentissage et la décoration . Pour chaque utilisation, le rapport décrit en détail les tendances observées au cours des vingt dernières années. Dans la plupart des cas, on constate une augmentation de l’utilisation des espèces sauvages, mais aussi une évolution de la durabilité des pratiques, notamment en ce qui concerne la cueillette à des fins médicinales et l’exploitation forestière, source de matières premières et d’énergie.
Le rapport examine par ailleurs les politiques et les outils relatifs à l’utilisation durable des espèces sauvages qui ont été mis en place dans différents contextes. Il présente sept éléments-clés, qui pourraient être utilisés comme leviers de changement pour promouvoir l’utilisation durable des espèces sauvages s’ils sont transposés à plus grande échelle dans les pratiques, les régions et les secteurs :
- des options politiques qui sont inclusives et participatives ;
- des options politiques qui reconnaissent et soutiennent des formes multiples de connaissances ;
- des instruments et des outils politiques qui assurent une distribution juste et équitable des couts et des bénéfices ;
- des politiques spécifiques au contexte ;
- une surveillance des espèces sauvages et des pratiques ;
- des instruments politiques alignés aux niveaux international, national, régional et local, cohérents et conformes aux obligations internationales et tenant compte des règles et normes coutumières ;
- des institutions solides, y compris les institutions coutumières.
Il est donc à noter que ce rapport insiste sur le fait que les mesures à prendre doivent être prises en concertation avec les populations concernées et apprendre des pratiques des peuples autochtones.
Le résumé du rapport de l'IPBES du 08-08-2022 sur l'état de la biodiversité est consultable ici ou à cette adresse.

La cité des Sciences et de l'Industrie propose des conférences en ligne sur des thématiques nombreuses et variées et en particulier sur l'environnement et l'impact de l'Homme sur ce dernier, dans la rubrique « Terre et environnement ».
L'une d'elles recoupe le programme « Plastique à la loupe », auquel participent déjà plusieurs établissements de l'académie de Nice : « Planète plastique ». Cette conférence en ligne regroupe plusieurs spécialistes du sujet, dans des domaines divers :
- Micro et nano-plastiques dans l'eau : Fabienne Lagarde, physicienne, chercheuse au Laboratoire de l'Institut des molécules et matériaux du Mans (IMMM) ;
- Et dans l'air ? : Gaël Leroux, biogéochimiste, chercheur au Laboratoire écologie fonctionnelle et environnement au CNRS ;
- Plastiques : Notre plus belle addiction ? avec Christine Gandouin, AQ(T)UA, Astee et l'Intervention enregistrée de Gay Hawkins, sociologue au Sydney Institute ;
- Les additifs relargués : Natascha Schmidt, chimiste, post-doctorante à l’Institut Méditerranéen d’Océanologie, Université Aix Marseille ;
- L’enfouissement et la décharge en plein air, quelle dégradation dans les sols ? : Julien Gigault, chimiste, niversité de Laval et CNRS ;
- État des lieux du recyclage des matières plastiques : Stephane Peyron, chimiste et maître de conférences à l'Université de Montpellier ;
- Plastiques : un SAV à repenser ? avec Cyrille Harpet, EHESP ; Sylvie Fanchette, IRD ; Philippe Bolo, député ; Marie Bonin, IRD ; Christine Gandouin, AQ(T)UA, Astee ;
- La revalorisation : Kevin Van Geem, chimiste, Full Professor, Laboratory for Chemical Technology (LCT), Center for Sustainable Chemistry (CSC), Ghent University, Belgium.
Bon visionnage !
La convention citoyenne pour le Climat, constituée en octobre 2019 de 150 individus issus de la société civile, sélectionnés par tirage au sort selon une génération aléatoire de numéros de téléphone, sans s'être portés volontaires préalablement, afin de former une image de la société française capable de représenter l'ensemble des citoyens, a rendu ses 146 propositions pour la lutte contre le changement climatique.
Elle a pour mandat de définir une série de mesures permettant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport à 1990) dans un esprit de justice sociale. Ces mesures ont pour vocation à devenir des projets de loi sur l’ensemble des questions relatives aux moyens de lutter contre le changement climatique.
Des propositions fortes comme contraindre les propriétaires occupants et bailleurs à rénover de manière globale d’ici à 2040, protéger les espaces naturels, les espaces agricoles périurbains et les forêts périurbaines. et s’assurer d’une gestion durable des forêts ou diminuer les émissions de gaz à effet de serre dues à la pêche et au transport maritime en poursuivant la modernisation de la flotte de bateaux sont détaillées pour une mise en œuvre réaliste et volontariste.
Pour en savoir plus, téléchargez l'ensemble des propositions ou rendez-vous sur le site officiel de la convention citoyenne pour le Climat.
Publication du rapport du GIEC « Changement climatique 2022 - Impacts, adaptation et vulnérabilité »
Le GIEC a publié en février 2022 son rapport « Changement climatique 2022 - Impacts, adaptation et vulnérabilité »
Ce rapport reconnait l'interdépendance du climat, des écosystèmes, de la biodiversité et les sociétés humaines et intègre plus fortement les connaissances dans les domaines naturel, environnemental, les sciences économiques et sociales que les évaluations précédentes du GIEC. L'évaluation des impacts et des risques liés au changement climatique, ainsi que l'adaptation nécessaire, est confrontée aux tendances mondiales non climatiques qui se déroulent simultanément, comme la perte de biodiversité, une consommation non durable des ressources naturelles, une dégradation des terres et des écosystèmes, une urbanisation rapide, des changements démographiques, des inégalités sociales et économiques et une pandémie.
La notion de risque est au cœur des trois groupes de travail à l'origine de ce rapport. Un cadrage des risques et les notions d'adaptation, de vulnérabilité, l'exposition, la résilience, l'équité, la justice, ainsi que de transformation, offrent des alternatives, des points d'entrée complémentaires et largement utilisés dans la littérature évaluée dans le présent rapport.
Le risque fournit un cadre pour :
- comprendre les risques de plus en plus graves, les impacts interconnectés et souvent irréversibles du changement climatique sur les écosystèmes, la biodiversité et les sociétés humaines ;
- comprendre les différences d'effets selon les régions, les secteurs et les communautés ;
- réduire au mieux les conséquences néfastes pour les générations actuelles et futures.
Dans le contexte du changement climatique, le risque peut provenir des interactions dynamiques entre les aléas liés au climat, l'exposition et la vulnérabilité des systèmes humains et écologiques touchés. Le risque qui peut être introduit par les réponses humaines au changement climatique est un nouvel aspect pris en compte dans le concept de risque.
Ce rapport reconnait la valeur de diverses formes de connaissances telles que les connaissances scientifiques et autochtones, les connaissances locales pour comprendre et évaluer les processus et les actions d'adaptation au changement climatique, réduire les risques liés aux changements climatiques induits par l'Homme.
Ce rapport met en avant des solutions d'adaptation efficaces, faisables et conformes aux principes de justice. Le terme justice climatique, bien qu'utilisé de différentes manières dans différents contextes par différentes communautés, comprend généralement trois principes :
- la justice distributive qui fait référence à la répartition des charges et des avantages entre les individus, les nations et les générations ;
- la procédure judiciaire qui fait référence à qui décide et participe à la prise de décision ;
- la reconnaissance qui implique le respect fondamental et un engagement solide et une prise en compte équitable des diverses cultures et de ses perspectives.
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