Vivre à +4 °C en 2100

Canicules, pluies intenses, sécheresse… À quoi ressemblera la France avec un réchauffement de +4 °C (par rapport à la période préindustrielle) ?

Suite à un premier rapport publié fin 2024 sur les températures et les précipitations dans un climat futur, Météo-France décrit cette fois la variabilité, les extrêmes et les impacts climatiques. Ces travaux s’inscrivent dans la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC), cadre commun permettant de fonder les actions à mener partout en France.

Ce rapport permet ainsi de se figurer les tendances détaillées des changements météorologiques que nous connaitrons, afin d'élaborer les mesures d'adaptation figurant au TRACC.

La publication de ce rapport est contemporaine de deux autres rapports ou études :

  • MEANDRE présente de manière guidée les résultats des projections hydrauliques réalisés sur la France, entre 2022 et 2024 dans le cadre du projet Explore2. Ces résultats sont un aperçu de quelques futurs possibles pour la ressource en eau (période 2070 à 2099).

    Cette visualisation, disponible pour 4 000 points d’eau répartis sur tout le territoire, est le résultat du projet Explore2, piloté par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et l’Office international de l’eau (OiEau). Entre 2021 et 2024, une équipe de cinquante scientifiques a travaillé à mettre à jour les projections hydroclimatiques françaises pour la fin du siècle;

  • celui de l'OCDE, intitulé « Adapter l’Ile-de-France aux risques de raréfaction de l’eau », qui fait état d'une exposition plus importante aux sécheresses du bassin parisien. La hausse des températures et la variabilité des précipitations induites par le changement climatique accentuent les pressions socio-économiques croissantes exercées sur les ressources en eau de la région. Ce rapport évalue le cout économique des risques de sécheresse liés au changement climatique. Il présente les résultats d’une évaluation des impacts environnementaux et sociaux potentiels des sécheresses futures, ainsi qu’une analyse de la capacité de la région à s’adapter à ces changements rapides. Il formule des recommandations concrètes pour adapter les politiques et pratiques existantes afin de maintenir le niveau de résilience développé jusqu’à présent face aux sécheresses.
Comprendre2050.fr

L’ADEMEnégaWatt et The Shift Project ont élaboré, ces dernières années, des scénarios climat-énergie pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Cependant, les prospectives de chacune des entités peuvent sembler divergentes, voire contradictoires.

Face à la complexité des prospectives, les trois entités ont engagé un travail de décryptage thématique de leurs scénarios, afin de montrer les convergences et les différences entre leurs approches, rassemblées sur la plateforme Comprendre2050.fr.

Pour faciliter la compréhension des prospectives, Comprendre2050.fr propose 150 fiches thématiques abordant chacune une question relative à la transition énergétique.

L'interview de Pauline Denis, chargée de projet Prospective chez The Shift Project, peut vous permettre d'en savoir plus sur la démarche de Comprendre2050.fr.

Bonne lecture !

Greening curriculum guidance

À l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement du 05 juin 2024, l'UNESCO a dévoilé de nouveaux outils pour rendre les écoles et les programmes scolaires plus écologiques et souligne la nécessité de donner aux jeunes les moyens de jouer un rôle concret dans la lutte contre la crise climatique.

Une étude de l'UNESCO menée en 2021 sur 100 programmes scolaires nationaux a révélé que près de la moitié d'entre eux (47 %) ne mentionnaient pas le dérèglement climatique. Seuls 23 % des enseignants se sentaient à l’aise pour aborder correctement l'action climatique dans leurs classes et 70 % des jeunes interrogés se disaient dans l’incapacité d’expliquer le dérèglement climatique et préoccupés par la manière dont il est enseigné. 

Si ces trois dernières années des progrès significatifs ont été accomplis par les États membres de l'UNESCO pour intégrer l’environnement dans les programmes scolaires, un nouveau rapport copublié le 05/06/2024 alerte sur le fait que ces programmes sont encore trop souvent théoriques. Ils se concentrent sur la transmission des connaissances mais n’incitent pas assez à l'action, les apprenants ne parvenant pas à comprendre le rôle concret qu'ils peuvent jouer dans la lutte contre la crise climatique. Le rapport appelle à ce que l'éducation au développement durable se traduise davantage par des expériences de terrain car elles favorisent mieux le changement.

À cet égard, l'UNESCO propose aujourd'hui deux outils concrets à ses États membres et aux communautés pédagogiques du monde entier :

  • Le nouveau guide de l'UNESCO sur l’écologie dans les programmes scolaires fournit, pour la première fois, une vision commune de ce que devrait être l'éducation au dérèglement climatique et la manière dont les pays peuvent intégrer les thèmes environnementaux dans les programmes. Il détaille également les résultats attendus pour chaque groupe d'âge (de 5 ans à 18 ans et plus). Ce guide souligne enfin l'importance de promouvoir un apprentissage tourné vers l’action, avec des activités pratiques ;
  • Green school quality standard
    La nouvelle norme de qualité de l'UNESCO pour des « écoles vertes » - élaborée en partenariat avec d'autres agences des Nations Unies, la société civile et les États - définit les exigences minimales à respecter pour créer une « école verte », là encore en privilégiant une approche tournée vers l'action. Elle recommande de mettre en place, dans chaque école, un comité de « gouvernance verte » qui serait composé d'élèves, d'enseignants et de parents. Il aurait pour mission de superviser la gestion durable de l’établissement. Cette norme prévoit aussi de former les enseignants à ces enjeux, de conduire des audits sur l'énergie, l'eau, l'alimentation et les déchets, ou encore de créer des liens avec les acteurs locaux pour inciter les élèves à agir à cette échelle pour l’environnement. 
La part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre en France

De manière presque synchrone avec l'obligation de trier les déchets textiles au 1er janvier 2025, une étude de l'ADEME publiée en janvier 2025 analyse la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre de la France. 

Celle-ci évalue à 4,4 % la part du secteur numérique dans l’empreinte carbone de la France en 2022, soit 29,5 MtCO2e, un peu moins que les émissions totales du secteur des poids lourds. Si la fabrication des matériels informatiques monopolise 50 % de ces émissions, 46 % le sont pas l'utilisation des data centers, clefs de voute des services en ligne. La croissance de ce secteur est exponentielle, menaçant autant le climat et la biodiversité que les efforts de transition écologique. Il est à noter que cette étude porte sur les données de 2022, soit antérieures à l'utilisation massives des technologies liées à l'IA : il est donc à prévoir des émissions encore plus élevées dans les années suivantes.

Dans cet étude, les auteurs préconisent un développement plus responsable de ce secteur, en particulier dans le domaine des appareils informatiques. Si les utilisateurs sont invités à limiter le rythme de renouvellement de leurs appareils ou l'achat d'appareils en complément de ceux déjà détenus, l'écoconception, qui regroupe à la fois l'utilisation raisonnée de ressources, la réparabilité et la diminution du rythme de commercialisation des nouveaux terminaux, est également fortement conseillée.

L'infographie produite par l'ADEME permet de synthétiser ces informations et peuvent être étudiées et utilisées par les élèves.

Par ailleurs, le projet Limites numériques aborde la problématique de l’impact écologique du numérique par les usages et le design des services numériques et interactifs. Les auteurs s’intéressent également « aux formes graphiques, aux fonctions, aux interactions et aux usages mais aussi aux milieux techniques qui influent directement ou indirectement sur l’obsolescence des terminaux ». Ils préconisent en outre un numérique contraint par les limites planétaires et analysent comment cette démarche active transforme les pratiques de travail et de conception. 

Enfin, un article de Courrier International intitulé « Avec le boom de la seconde main et l’essor de la consommation éthique, bientôt la fin du consumérisme ? », qui analyse les évolutions de consommation à la sortie des fêtes de fin d'année.

Bâti scolaire par niveau

Dans la continuité de la publication du Cahier Pratique « Bâtir l’Ecole » - Faire entrer la nature à l'école, le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse a publié une collection de guides pratiques par niveau (école maternelle, école élémentaire, collège, lycée professionnel et technologique, lycée professionnel), rassemblée sur le titre « Bâti scolaire ».

Ces guides reprennent les cinq enjeux du bâti scolaire et les déclinent selon le niveau de l'établissement :

  • Des espaces pour apprendre et enseigner ;
  • Des espaces sains et sûrs ;
  • Un ancrage et une ouverture sur le territoire ;
  • Des écoles et établissements inscrits dans la transition écologique ;
  • Des écoles pour tous et favorisant le bien-être de tous.

Pour cela, ils s'appuient sur de nombreux exemples décrits et analysés, destinés à saisir les apports de ces nouveaux aménagements.

Complétés par des données relatives à chaque niveau, ces guides peuvent constituer des bases de réflexion aux écodélégués pour élaborer des projets d'aménagement de leur établissement !