Choisir d’inscrire la géographie sensible dans les apprentissages, c’est offrir aux élèves l’opportunité d’avoir une approche en géographie qui laisse une place aux expériences sensibles, aux émotions, c’est permettre une approche sensible et personnelle des territoires.
Le programme de géographie de cycle 3 s’y prête tout particulièrement avec la notion d’habiter qui en est au coeur et qui nous invite à inscrire les représentations et les pratiques spatiales au coeur de nos enseignements. Les autres programmes du cycle 4 et les nouveaux programmes de lycée notamment avec la question spécifique sur la France sont aussi l’occasion de pratiquer avec les élèves cette géographie sensible en plaçant le quotidien et l’expérience personnelle des élèves au coeur de nos pratiques de classe.
Les productions présentées ici relèvent essentiellement d’une cartographie sensible qu’on peut définir comme "un média de restitution de l’expérience du territoire" [Lefèvre, Q. urbaniste et designer]. Cette démarche considère bien la carte comme une représentation, et elle cherche à répondre à des questions telles que : "comment décrire l’émotion procurée par un lieu ? Comment mettre à plat ses habitudes dans un espace de vie ? Comment s’exprimer au-delà des informations factuelles établies ?"
Ainsi, la cartographie sensible permet de cartographier ce qu’on ne voit pas, des données immatérielles qui décrivent pourtant l’espace. Elle s’affranchit aussi des localisations et même des codes de représentations pour laisser place à un langage cartographie très personnel. Pour autant, elle intéresse le géographe car elle rend compte d’une perception de l’espace vécu par un individu ou un groupe et engage celui ou ceux qui la conçoivent dans une meilleure appréhension de son territoire et du territoire des autres. Finalement, la carte sensible ne s’oppose pas à la carte classique, elle la complète en devenant un autre moyen d’expression.
Cette approche fait l’objet depuis plusieurs années d’un grand intérêt dans le champ scientifique comme en témoignent par exemple les travaux de la géographe Elise Olmedo auprès de femmes d’un quartier défavorisé de Marrakech, en les suivant dans leur vie quotidienne, lors de leurs déplacements dans l’espace domestique et dans la ville et trouve un débouché didactique dans les propositions de Catherine Jourdan par exemple.
Les deux propositions didactiques qui vous sont proposées ici ont été réalisées avec les élèves du collège Fabre à Nice par des enseignantes d’histoire et de géographie et un enseignant en Arts plastiques. Ces démarches didactiques s’inscrivent dans un projet engagé sur le cycle trois par deux inspectrices du premier et du second degré. Par ailleurs, le stage proposé en 2018 2019 "enseigner les nouvelles approches de la géographie au collège" a également été l’occasion de présenter d’autres propositions en géographie sensible que pouvez trouver dans la rubrique du site consacrée aux productions de stage.
Pour approfondir la question, nous vous invitons à vous référer aux travaux et aux articles en ligne cités ci-dessous. Nous espérons que ces expériences vous donnent envie de vous y engager à votre tour et nous vous souhaitons de beaux moments de géographie sensible avec vos élèves et espérons recevoir vos témoignages et vos contributions. N’hésitez pas à communiquer :
Marie-Laure GACHE
IA-IPR Histoire et géographie
Quelques références :
- blog GéoPhotoGraphes&Carto
- Gaujal Sophie, "Carte sensible de leur lycée par une classe de 1re ES : apprendre sur le territoire en représentant son territoire", Hal, Mars 2018, Rouen, France.
- Site internet de Jourdan Catherine
- Site internet du designer et urbaniste Lefèvre Quentin
- Olmedo Elise, 2011, "Cartographie sensible, émotions et imaginaire", Vision Carto
- Rosemberg Muriel et Troin Florence, "cartographie du marseille d’un héros de roman policier (Total Khéops de JC IZZO)", Mappemonde, n° 121 juillet 2017
- Volvey Anne , "le corps du chercheur et la question esthétique dans la science géographique", L’Information géographique, 2014, vol 78
Diaporamas de la formation :
Propositions didactiques : Les projets du collège JH. Fabre - Nice

Enseigner les paysages par les paysages
Jalon - La guerre d'Algérie
Enseigner l'Histoire par l'image
Le Document en Histoire-Géographie
L'aménagement des territoires en France
Le défi du développement durable en Afrique
Enseigner la Révolution française
Enseigner les espaces productifs français
EMC - Enseignement moral et civique
Brésil : stage d'Hervé Théry (ac-clermont)
Les territoires de la mondialisation
Les enjeux des territoires européens
Les femmes dans la société française depuis 1945
villes et développement durable
Au collège, dans le cadre du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, les compétences « pratiquer différents langages en histoire et en géographie » occupent une bonne place. L’Histoire et la Géographie contribuent comme les autres disciplines, à la formation des élèves aux langages écrit et oral.
Ainsi, l’élève en histoire et en géographie est amené à « écrire pour construire sa pensée et son savoir ; écrire pour argumenter ; écrire pour communiquer et échanger » et à « s’exprimer à l’oral pour penser, communiquer et échanger » Extraits des 7 compétences en Histoire et en Géographie : Bulletin officiel spécial n°11 du 26 novembre 2015.
C’est aussi en situations langagières à l’écrit comme à l’oral que les élèves vont pouvoir développer des compétences et des savoirs propres à nos disciplines car les langages sont directement liés à l’épistémologie des disciplines, chaque discipline ayant son propre prisme pour voir et dire le monde.
Ainsi, par exemple, ils vont apprendre à « s’approprier et utiliser un lexique spécifique en contexte » et à « reconnaitre, connaitre les caractéristiques des récits historiques et des descriptions employées en Histoire et en Géographie et en réaliser », utiliser et réaliser des productions graphiques et cartographiques.
Ces compétences sont déclinées et approfondies dans les Fiches EDUSCOL Travailler les compétences et évaluer la maîtrise du socle
Au lycée, les programmes insistent de la même façon sur les pratiques langagières tant à l’écrit qu’à l’oral.
Ainsi les pratiques langagières sont à la fois des objets d’apprentissages et des vecteurs d’apprentissages.
Quelles situations pédagogiques et didactiques mettre en place en classe pour favoriser les activités et les pratiques langagières des élèves et favoriser la construction de leurs compétences langagières en Histoire et en Géographie ?
Rappel : Fiches EDUSCOL Travailler les compétences et évaluer la maîtrise du socle
Travailler les compétences :
-
Pratiquer différents langages en histoire et en géographie : écrire et pratiquer l’oral en classe d’histoire et de géographie
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Pratiquer différents langages en histoire et en géographie : réaliser des productions graphiques et cartographiques
Exemples d’évaluation :
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Ecrire en histoire et géographe. Raconter et expliquer en histoire
Rappel : Compétences langagières en Histoire et en géographie en cycle 3
Rappel : Compétences langagières en Histoire et en géographie en cycle 4
Raconter et écrire en cours d’histoire : enjeux et démarches
Françoise Janier-Dubry, IGEN groupe histoire-géographie
Lire et écrire en Histoire et en Géographie : Quelques pistes
Marie-Laure Gache IA-IPR Histoire Géographie - Académie de Nice - Novembre 2017
L'annotation active : support de trace écrite,
vecteur de mémorisation et d'interactivité pédagogique en Histoire-Géographie
Jean-Marc Noaille IA-IPR Histoire Géographie - Académie de Nice - Juin 2018
Un exemple : Etude d'affiches sur les totalitarismes - M. Rojon - Lycée Auguste Renoir, Cagnes sur mer
Quelle trace écrite en Histoire-Géographie ?
Suzanne BOUDON - IUFM Versailles
Aider les élèves de ZEP à développer des pratiques d'écriture proprement « scolaires »
Dominique Bucheton / Jean-Charles Chabanne « Aider les élèves de ZEP à développer des pratiques d'écriture proprement "scolaires". X.Y.ZEP, 2001.
Maitriser la langue, oui mais pourquoi (en) faire ?
Élisabeth Bautier, « Maitriser la langue, oui mais pourquoi (en) faire ? » X. Y. ZEP BULLETIN DU CENTRE ALAIN SAVARY N° 2 - avril 1998
La carte du relief en 6e. Colorier ou symboliser ?
Stéphane Bonnéry, IFE ENS LYON, 6 février2011.
Notes de lecture de l’ouvrage " Écrire l’histoire scolaire. Quand les élèves écrivent en classe pour apprendre l’histoire"
Didier Carriou, Catherine Souplet, « Didier CARIOU (2012), Écrire l’histoire scolaire. Quand les élèves écrivent en classe pour apprendre l’histoire, Rennes, PUR », Recherches en didactiques 2013/2 (N° 16), p. 121-127.
Laurys Le Marrec, PLP Lettres-Histoire, Stage de formation continue 2007-2008
Dire et écrire en histoire et en géographie au collège, au Lycée et au Lycée Professionnel.
Travaux académiques mutualisés 2012-2014
Sous-catégories
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