Oscar3D : un modèle anatomique numérique conçu pour l’enseignant de SVT

par Philippe Cosentino

Lorsqu’on se représente une salle de SVT, la première image qui vient à l’esprit (après le microscope peut-être) est celle du squelette, ou de l’écorché.

Si ce dernier reste un incontournable, il faut bien reconnaître qu’il a ses limites ; les organes sont souvent grossièrement modélisés, ou indissociables, il est difficile de montrer correctement les structures à l’ensemble de la classe (à moins de « promener » le modèle, mais il est encombrant), et l’interactivité est limitée.

Cet article vous présente son alter ego numérique, gratuit (et respectueux de la RGPD) : Oscar 3D.

Présentation rapide de l’application

Oscar 3D est une application Web, accessible à partir de n’importe quel navigateur moderne (notamment Chrome, Edge et Firefox).

Distribué sous licence CC BY-NC-SA, il repose largement sur les modèles de Gauthier Kervyn (Z-Anatomy), distribués eux-mêmes sous licence CC BY-SA et de Philippe Cosentino (certains étant déjà présents dans Mesurim2).

Actuellement, il ne fonctionne que sur un ordinateur doté d’une souris (pas de support du tactile).

Il existe également sous la forme d’un exécutable « portable » (qui ne nécessite pas d’installation), signé (certificat Sectigo), le lien de téléchargement est donné à la fin de l’article.

L’application, écrite par Philippe Cosentino, professeur de SVT, est hébergée sur le serveur pédagogique de Nice, mais également sur son serveur personnel, localisé en France. Elle ne récolte pas de données personnelles, et n’utilise pas de cookies (RGPD).

 

Présentation de l’interface

L’écran d’Oscar 3D est divisé en 3 parties :

  • la colonne de gauche permet de masquer/afficher les différents appareils
  • la colonne centrale contient le modèle anatomique, ainsi que toutes les annotations du modèle
  • la colonne de droite permet de réaliser des coupes planes, de choisir un thème, ou de faire une recherche sur mots-clés

Le modèle se manipule à la souris :

  • bouger la souris en maintenant le bouton gauche enfoncé déplace et fait tourner le modèle (qui restera « débout » en toutes circonstances par défaut)
  • un clic droit sur le modèle fait apparaître un menu contextuel

 

Gestion des appareils et systèmes

Il est possible d’afficher indépendamment ou conjointement chaque « appareil » de l’organisme, en cliquant sur les boutons de la colonne de gauche.

Le clic gauche affiche ou masque l’appareil (une icône d’œil permet de savoir si l’appareil est affiché).

Le clic droit masque tous les appareils sauf celui sur lequel on clique, permettant ainsi de ne travailler que sur cet appareil.

Toutes les combinaisons sont possibles !

Dans l’exemple ci-dessous, on a combiné l’appareil (système) lymphatique avec l’appareil circulatoire.

 

Possibilité d’agir sur un organe (ou tissu) en particulier

Il est également possible de masquer un organe précis, de le rendre transparent, ou au contraire de n’afficher que ce dernier, via le clic droit.

Lorsqu’un organe est « complexe », comme le cœur, il est possible de spécifier, en haut du menu contextuel, le niveau hiérarchique de la sélection. Ici par exemple, je sélectionne le cœur en entier (et pas seulement le ventricule), afin de limiter l’affichage à ce dernier (en masquant tous les autres organes).

A noter qu’il est possible de masquer « rapidement » une structure en appuyant sur la touche Maj (Shift) du clavier et en cliquant avec le bouton gauche sur un organe.

Une fois l’organe sélectionné, je peux également, toujours via le menu contextuel (clic-droit), demander à pivoter « librement » autour de cet organe, afin de pouvoir l’observer par le dessus ou le dessous.

Toujours dans l’exemple du cœur, je décide ici de rendre le ventricule transparent, via un clic droit. Cela me permet de voir les structures internes du cœur par transparence.

Enfin, dans certains cas, il est possible d’avoir accès à des modèles 3D « extérieurs » à Oscar 3D, parfois issus du travail de collègues, ou récupérés sur des sites tels que Sketchfab (dans le respect des licences évidemment).

Ici par exemple, un clic droit sur le crâne me propose de voir un véritable scan d’hémicrâne humain.

 

Identification des structures et annotations

Avec Oscar 3D il est très simple de connaître le nom des structures affichées : il suffit de les survoler !

En plus du nom des structures, un encart, en haut à gauche de l’écran, affiche des informations concernant concernant la structure survolée (mise en surbrillance).

En double cliquant sur la structure (ou via le menu contextuel accessible avec le clic droit), on peut poser une annotation qui restera à l’écran.

Enfin, il est possible de lancer une recherche avec un mot clé afin de retrouver un organe dont on connaît le nom. Il apparaît alors en surbrillance, et même s’il est enfoui dans les profondeurs du corps.

Voici par exemple ce que donne une recherche avec le mot « sciatique » :

 

Réalisation de coupes

Oscar 3D permet de réaliser des coupes dans les 3 plans orthogonaux : plan sagittal, plan frontal (coronal) et plan transversal (horizontal).

Il suffit pour cela de cliquer sur l’un des 3 boutons de coupe.

En faisant bouger le curseur situé sous ces boutons, on déplace le plan de coupe.

 

Sélections thématiques

Terminons par ce qui est certainement la fonctionnalité la plus « pratique » de ce logiciel : la possibilité de travailler sur un thème précis.

Il s’agit en fait de « préconfigurations », qui sélectionnent uniquement les organes nécessaires à l’étude du thème, en rendant parfois transparent certains tissus, ou en réalisant une coupe appropriée.

Si on prend par exemple le thème « Trajet du nerf laryngé », le résultat sera qu’on n’a plus à l’écran que les structures utiles à l’étude, c’est à dire le nerf vague, le nerf laryngé, la trachée, et la crosse aortique.

Dans certains cas, comme ici dans le thème « Système nerveux central vs système nerveux périphérique », des filtres de couleur ainsi qu’un cartouche contenant une légende sont appliqués.

 

Bilan

Oscar 3D n’a pas pour ambition de « détrôner » sa version (en chair et) en os, qui continuera probablement de trouver sa place dans nos classes.

Cependant il deviendra  un allié utile du professeur de SVT soucieux d’expliquer à ses élèves une configuration anatomique en la vidéoprojetant ou au contraire de laisser ses élèves « l’explorer » en autonomie.

 

Liens vers l’application

Lien vers l’application hébergée sur le serveur pédagogique de Nice
https://www.pedagogie.ac-nice.fr/svt/productions/oscar3d/

Lien « miroir » vers l’application hébergée sur le site de l’auteur (serveur OVH localisé en France), utile en cas de panne du serveur académique :
https://cosphilog.fr/oscar3d/

Lien pour télécharger l’application sous la forme d’un exécutable autonome :
https://cosphilog.fr/oscar3d/builds.htm

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