Leuco’défense : un jeu pour étudier l’immunité tout en s’amusant

par Philippe Cosentino

Intentions pédagogiques

L’objectif de cette activité est de laisser la possibilité à l’élève de découvrir par lui-même ou de renforcer, en jouant à un jeu vidéo (que l’on qualifierait de « jeu sérieux« ), la notion de diversité des agents pathogènes, ainsi que quelques aspects de la prophylaxie et des défenses immunitaires.

Cette activité, qui peut être donnée à titre facultative, voire être notée « en bonus » (si une trace écrite est attendue de la part de l’élève), ne doit pas être menée durant le temps de face à face pédagogique.

Présentation du jeu

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Leuco’défense est un jeu qui s’utilise au sein de n’importe quel navigateur Internet (Chrome, ou Firefox), et nécessite l’utilisation d’un PC doté d’une souris.

L’élève n’a rien à installer, mais une connexion internet est nécessaire pour charger le jeu. A tout moment l’élève peut sauvegarder localement sa partie pour la reprendre plus tard. Aucune donnée personnelle n’est recueillie (RGPD).

L’écran du jeu se divise en 3 parties :

• la moitié gauche de l’écran est la zone où l’élève combattra les agents pathogènes en cliquant sur eux (ce qui a l’air simple quand on le lit, mais si difficile quand on le fait)
• le quart supérieur droit de l’écran comporte des conseils sur la façon de jouer, ou des informations concernant les différents agents pathogènes
• le quart inférieur droit propose à l’élève différentes « améliorations » (des antibiotiques, des mesures prophylactiques, ou divers leucocytes) qui faciliteront énormément son combat contre les pathogènes

Lors de sa première tentative, l’élève sera très rapidement débordé par les agents pathogènes, et cette première bataille sera forcément perdue au bout d’une minute ou deux. 

Mais c’est là que le jeu prend tout son intérêt !

En effet, après ce premier « échec », le jeu va proposer à l’élève de « transformer » son score en monnaie de jeu, qui pourra alors être utilisée pour acquérir les améliorations susmentionnées. 

Ainsi, il pourra aller plus loin (et donc à chaque fois découvrir de nouveaux agents pathogènes, toujours plus redoutables) à chaque nouvelle tentative, assisté par divers leucocytes, et protégé par diverses mesures prophylactiques.

Cependant, pour pouvoir convertir son score en monnaie, l’élève devra répondre à une série de questions (via un questionnaire à choix unique), chaque bonne réponse entraînant un gain d’argent.

Les questions ayant été écrites avec le programme de spécialité de 1ère en tête (ainsi que celui de 2de et de collège), il est inévitable que l’élève ne parvienne pas à répondre à nombre d’entre elles. Cela ne gêne en rien la progression dans l’activité, il suffit de prévenir l’élève de cet état de fait.

On comprend alors que l’intérêt du jeu est double :

• l’élève découvre la diversité des agents pathogènes et leurs spécificités en les combattant
• il approfondit sa connaissance de l’immunité en répondant à des questions

Notez qu’il est possible de « gagner » à ce jeu, la victoire étant atteinte au niveau 25 !

Production attendue

Etant donné qu’il s’agit d’une activité facultative, réalisée sur le temps libre de l’élève, il est tout à fait possible de ne rien attendre de ce dernier en retour. Après tout, le ressort ludique, et la curiosité, sont pour beaucoup d’élèves des motivations suffisantes pour qu’il ne soit pas nécessaire de « doubler » cette activité d’un travail à rendre.

Il est cependant possible de guider l’utilisation de ce jeu (peut être au détriment du plaisir de jouer) en l’accompagnant d’un tableau à double entrée que l’élève devra construire, et dans lequel il relèvera des informations pertinentes, au cours de sa partie.

La consigne de cette activité pourrait être :

Menez jusqu’à son terme (niveau 25) une partie de Leuco’défense, puis remplissez un tableau à double entrée présentant chaque agent pathogène rencontré au cours de la partie, ainsi que ses caractéristiques.

Chaque ligne du tableau correspondra à un agent, tandis que les colonnes comporteront le nom de l’agent (par exemple le VIH), le type d’agent (virus, bactérie ou champignon), la maladie qu’il peut entraîner (par exemple le SIDA), et les défenses (naturelles ou artificielles) efficaces contre cet agent (antibiotiques, anticorps, LTc etc.).

Recommandations :

– il est normal d’échouer à la première tentative ; vous pourrez ensuite acquérir des améliorations en répondant à quelques questions sur l’immunité, et chaque tentative vous mènera plus loin.

– il est également normal que vous ne parveniez pas à répondre à toutes les questions ; ces dernières ont été rédigées pour des élèves de spécialité de 1ère. Si vous ne comprenez pas une question, répondez au hasard, cela n’aura pas de conséquence grave sur votre partie.

– remplissez votre tableau à chaque fois que le jeu se met automatiquement en pause ; ces moments sont pensés pour que vous ayez le temps de lire le descriptif de chaque nouvel agent.

– pensez à sauvegarder régulièrement votre partie ; un fichier de sauvegarde sera alors enregistré dans votre dossier de téléchargement.

– n’oubliez pas de donner un titre à votre tableau.

Etant donné le caractère facultatif et formatif d’une telle activité, il semble nécessaire, si on l’évalue, de lui affecter un coefficient 0, ou de la compter en bonus.

Voici une proposition d’évaluation pour le tableau produit par l’élève.

En progressant dans Leuco’défense, l’élève se confronte directement à la diversité des agents pathogènes et à la logique des défenses immunitaires et de la prophylaxie, sans se contenter d’un discours théorique.

L’échec initial, inévitable, devient un moteur de compréhension. Les descriptions, les choix stratégiques et les questions imposent une lecture active et une mobilisation authentique des notions. La réalisation du tableau final oblige quant à elle à structurer l’information et à vérifier que le sens a bien été construit.

Au fond, cette activité donne à voir la défense immunitaire (et la prophylaxie qui l’assiste) comme un combat dynamique, fait d’interactions, de limites et d’adaptations, ce que la seule observation en cours ne permet pas toujours d’atteindre.